Une thèse accrédite l'hypothèse que SAC, Service d'Action Civique aurait largement contribué à la lutte anti OAS en étroite collaboration avec l'organisation barbouzarde. Une commission d'enquête sur les activités du SAC dont la résolution a été adoptée par l'assemblée Nationale le 17 décembre 1981 sur proposition du groupe communiste le 24 juillet 1981 après examen, le 1er octobre 1981 qui déclarait recevable la proposition de résolution par la commission des lois (rapport N°402). Cette commission avait pour but de " faire toute la lumière sur les activité du Service d'Action Civique (SAC) et de déterminer les complicités dont il a pu bénéficier à tous les niveaux. "
Elle était composée de : MM. Alain Hautecœur, Président; François Massot, vice-président; Alain Vivien, Secrétaire; Louis Odru, Rapporteur. A noter que lors de la séance du 19 janvier 1982, les commissaires appartenant aux groupes RPR et UDF ont cessé de participer aux travaux de la dite commission.
Le rapport (955) fut remis à M le Président de L'Assemblée Nationale le 17 juin 1982. Les audiences des différents intervenants, et notamment de ceux qui étaient le plus proche du pouvoir, se résument à une suite d'étonnements, de pertes de mémoire, d'imprécisions ou de négations peu crédibles. Nous en produirons quelques extraits frappants. Notre but n'est pas ici de décortiquer le vrai du faux ou de faire l'historique du SAC. Ce serait fastidieux et pratiquement impossible tant l'écheveau est embrouillé.
Il n'en reste pas moins que la majorité des témoignages, proclame avec insistance, que le SAC n'a pas participé à la lutte contre l'OAS. Il est possible que la démission de son président Pierre Debizet, qui était de sentiment " Algérie française " ait pu limiter l'implication directe. Beaucoup de membres actifs du SAC qui avaient lutté contre le FLN étaient hostiles à la politique d'abandon, ce qui contribua, sans doute, à " éclaircir les rangs ". En résumé, il est fort probable que le MPC était le bras armé du Sac qui gardait ainsi sa distance sa légitimité et son " innocence ".
Mais alors pourquoi cet acharnement à posteriori, à nier toute implication ? Il est fort possible également que certaines barbouzes, cultivant le sentiment " ancien combattant " mettent un point d'honneur à affirmer qu'elles étaient seules à combattre véritablement l'OAS. En outre les vieilles complicités à l'échelon le plus élevé de l'état restant à cette époque encore, d'actualité, les "couvertures" toujours actives auraient été mises à mal en cas de divulgations intempestives. Chacun sachant où l'autre a trempé, le jeu du " je te tiens, tu me tiens par la barbichette " neutralisait les vélléités de " bavardages " et tenait secrètes les compromissions des uns et des autres. Sans doute, était-il difficile aussi, pour un orgueil souvent démesuré, de révéler que l'on fut victime d'une manipulation si grossière. (1) Il est avéré que trois membres du SAC au moins (Gauthier, Biard, Clausure), ont fait partie des Barbouzes. |
Mis en ligne le 15 Juin 2005 - Modifié le 03 mars 2013