Le colonel Yves Godard né le 21 décembre 1911 à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), mort proscrit le 3 mars 1975 (à 63 ans) à Lessines (Belgique) et inhumé au cimetière de Thônes (Haute-Savoie)

Élève officier à Saint-Cyr dans la promotion 1930-1932. Il est affecté au 27e bataillon de chasseurs alpins (BCA) à la sortie de l'école.
En 1939, il est instructeur des skieurs des Beskides en Pologne d'où il part en Roumanie avec les débris de l'armée polonaise.

En mai et juin 1940, il combat avec le 27e BCA sur l'Ailette. Prisonnier des Allemands le 16 juin à Maizières (Aube), envoyé en Silésie, il tente plusieurs fois de s'évader et réussit en mars 1944 à la troisième tentative.

Il rejoint en mai 1944 la Haute-Savoie et devient le chef départemental de l'AS.
Il organise les combats des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) pour la libération de la Haute-Savoie sous les ordres du chef FFI Nizier (Joseph Lambroschini).
Après la Libération, le 27e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) reconstitué, il en reçoit le commandement au sein de la Division alpine et combat en Tarentaise jusqu'à l'armistice.

En mars 1948, promu chef de bataillon, il prend le commandement du 11e Bataillon de Choc (11e BChoc), pour en faire une unité d'élite, et de la Citadelle de Montlouis l'École Française de Commandos Parachutistes.

Muté à sa demande en Indochine, il sert sous les ordres du général Gilles, du général Roger Gardet et du colonel Boucher de Crèvecœur.
Promu Lieutenant Colonel, au printemps 1954, il commande la colonne dite " Crèvecœur " qui, au printemps de 1954, se dirige, à partir du Laos, en direction de Dien Bien Phu avec pour mission de recueillir les possibles rescapés ayant réussi une éventuelle sortie du camp retranché.
L’opération échoue car elle a été lancée trop tard, la bataille ayant cessé le 8 mai.

En Algérie en 1955, il est chef d'état-major du Groupe parachutiste d'intervention (GPI) commandé par le général Massu et qui deviendra, peu après, la 10e division parachutiste ((10eDP)).
À l'automne 1956, il participe à ce poste à la campagne de Suez à Port-Fouad et Port Saïd.

En 1957, il ne participe pas à la première phase (janvier-juin) de la " Bataille d'Alger ".
En juin, à la suite de la décision du général Massu de réorganiser son E-M, il forme avec le capitaine Paul-Alain Léger le binôme " renseignement " de la seconde phase (juin-octobre).
Alors infiltration et manipulation remplacent la coercition pour éliminer la ZAA.

L'opération d'infiltration et d'intoxication à grande échelle, nommée " Bleuite ", atteint ses objectifs et entraîne des purges internes extrêmement meurtrières au sein de l'Armée de libération nationale (ALN) et en particulier de la wilaya III dirigée par le colonel Amirouche Aït Hamouda.

En mai 1958, le général Salan confie au colonel Godard la direction de la sûreté en Algérie. Outre les forces de police, cette direction regroupe les 36 antennes de renseignements et les 18 Dispositifs Opérationnels de Protection (DOP) où sont interrogés et torturés par des équipes mixtes, militaires, gendarmes, policiers, les suspects.
Ces DOP sont habituellement présentés comme des centres de torture institutionnels. Dans cette direction on trouve aussi les centres de tri et de transit, où sont regroupés les personnes assignées à résidence.

Après les évènements d’Alger dénommés « les Barricades », au mois de janvier 1960 il est muté en Métropole à Nevers comme de nombreux officiers favorables à l'Algérie Française,

Il participe le 22 avril 1961 au Putsch d'Alger et prend le commandement de la zone Nord Algérois,

Après l'échec du Putsch, il entre dans la clandestinité et participe à l’organisation de l’Organisation Armée Secrète (OAS) dont il devient l’un des principaux responsables en Algérie sous les pseudonymes de Claude, Khider, Françoise ou B15. Le Putsch n’ayant pas aboutit, il quitte l’Algérie à l’été 1962 et disparaît jusqu’en 1967.
Pour ses actions Yves Godard sera condamné à mort deux fois par contumace. Il est néanmoins amnistié en 1968 et termine sa vie active en Belgique à la tête d’une petite entreprise de revêtement de sol.

Décorations :

Commandeur de la Légion d’honneur

Ses ouvrages

"Les trois batailles d’Alger" dont un seul tome a été publié par Fayard en 1972 sous le titre "Les paras dans la ville".

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Mis en ligne le 29 janvier 2024

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