Jean Gardes, d'origine auvergnate est né le 4 octobre 1914 à Paris et mort dans la même ville le 18 juillet 2000

Il est élève de École spéciale militaire de Saint-Cyr de 1935 à 1937, dans la promotion Lyautey.
Au cours de la bataille de France, en mai-juin 1940, Jean Gardes prend part aux combats de Belfort, puis de la Somme et, enfin sur la Loire, au sein du 5e régiment de tirailleurs marocains.
Il prouve rapidement ses qualités d'" officier supérieur d'élite au moral élevé, ardent, vigoureux, tenace et doué d'un sens tactique développé ", selon le secrétaire d'État aux Forces armées, Jules Moch, lors d'une citation à l'ordre de l'armée. Il est fait prisonnier deux fois et parvient à s'évader au terme d'équipées rocambolesques.

Après la défaite française de 1940, il continue la lutte armée en Afrique française du Nord, puis il participe à la campagne d'Italie (1943-1945), avec le corps expéditionnaire français du général Juin, toujours au 5e régiment de tirailleurs marocains, comme commandant de compagnie. Puis, avec la 1re armée du général de Lattre de Tassigny, il contribue avec sa compagnie de tirailleurs à la libération de Montbéliard et fonce vers Engelsbrand, en Allemagne, où il participe à la prise de Talheim en avril 1945.
Ses actions lui valent de recevoir la croix de guerre 1939-1945. En quinze mois de la campagne 1944-1945, il reçoit sept citations, est blessé deux fois et devient le capitaine français le plus décoré de la seconde guerre mondiale.

À la suite de la Libération, Jean Gardes devient l'aide de camp du général Antoine Béthouart, commandant en chef de la zone d'occupation française en Autriche.
Il quitte ces fonctions en 1947 pour être affecté à l'état-major de l'armée et obtenir le brevet de parachutiste.

En 1950, il se porte volontaire pour l'Indochine française et participe à des opérations en pays thaï et à la frontière avec la Chine, au sein d'un bataillon algérien.
Il coordonne ensuite le service de presse et d'information au cabinet du général de Lattre de Tassigny, puis du général Salan, les commandants successifs des forces armées en Indochine.

En 1954, il sert comme chef du 2e bureau (services de renseignement de l'armée) auprès du commandement en chef des troupes françaises au Maroc. Ce sont ses hommes qui informent en octobre

1956 le contre-espionnage français du départ de Rabat, pour Tunis, d'un avion transportant des chefs de la rébellion algérienne, dont Ahmed Ben Bella, ce qui donne son nom à l'affaire qui s'ensuit. L'avion est arraisonné en plein vol et contraint d'atterrir en Algérie et ses passagers sont faits prisonniers et internés en France.

Jacques Chaban-Delmas le sollicite ensuite pour diriger l'information, au ministère de la Défense nationale, puis l'action psychologique durant les événements qui ramènent le général de Gaulle au pouvoir à partir de mai 1958. En novembre 1958, il devient le chef du 5e bureau, responsable de l'action psychologique, à Alger.
Cette mutation se fait à la demande du général Raoul Salan, commandant supérieur en Algérie.

Méfiant envers de Gaulle dès l'origine, le colonel Gardes lui devient franchement hostile dès qu'il choisit la voie de l'autodétermination pour l'Algérie, c'est-à-dire le 16 septembre 1959.
Il se rallie à l'idée qu'il est possible de défaire par la même voie ce que la foule algéroise a fait le 13 mai 1958, autrement dit se débarrasser du Général pour instaurer un pouvoir fort favorable à l'Algérie française.

Le 27 janvier, le colonel Gardes est muté à Saïda par le général Maurice Challe afin de remplacer le colonel Bigeard.

Rapidement, le colonel Gardes est accusé d'avoir soutenu les activistes qui partagent ses convictions sur l'Algérie française. On l'accuse notamment de n'avoir pas communiqué à ses supérieurs tous les renseignements recueillis par le 5e bureau, et en particulier ceux qui auraient pu anticiper les émeutes.
Mis aux arrêts de rigueur à Paris, il est inculpé de complot contre la sûreté intérieure de l'Etat7 et le ministère public requiert cinq ans de prison contre lui.
Le colonel Gardes est défendu par Maitres Isorni et Engrand6. A la demande de Jacques Isorni, le maréchal Juin témoigne en sa faveur au procès.

Le 2 mars 1961, le colonel Gardes est acquitté par le tribunal des forces armées. Il ne reçoit ensuite aucune affectation et réside à Metz.

Les colonels Gardes et Argoud rejoignent clandestinement l'Algérie le 20 avril 1961 par un vol d'Air Algérie au départ de Marignane et à destination de Bône.

Le 21 avril 1961, le colonel Gardes participe au déclenchement du putsch des généraux. Lui et le colonel Charles Lacheroy sont placés à la tête du service d'information et de propagande des putschistes. À la suite de l'échec du putsch, il passe dans la clandestinité.

Le 11 juillet 1961, il est condamné à mort par contumace par le Haut Tribunal militaire, et ce avec sept autres officiers. Il est également destitué.

Jean Gardes est chargé de la section Organisation des Masses au sein de l'OAS. Cette section est notamment chargée du recrutement. Cette responsabilité lui incombe naturellement, lui qui a dirigé le 5e bureau à Alger.

En mars et en avril 1962, après le cessez-le-feu entre le Front de libération nationale et l'armée française, le colonel Gardes tente d'établir un maquis OAS dans le massif de l'Ouarsenis, sur un terrain favorable contrôlé par le Bachaga BOUALEM, Vice Président de l'Assemblée Nationale, en application du " plan Salan " qui vise à propager l'insurrection hors des zones urbaine.
Le commando Albert du Sous Lieutenant Giorgio MUZZATI, qui opérait dans le secteur, se renforce d'une centaine d'hommes venant d'ALGER.
Le Bachaga BOUALEM ainsi que les officiers du secteur qui avaient promis de rejoindre ce maquis ne basculèrent pas à l'exception du commandant BAZIN. Le Bachaga enverra néanmoins son fils.

Après une violente bataille avec les forces de l'ALN, encerclé par l'armée française, mitraillé par l'aviation, l'aventure tourna court rapidement. Un certain nombre de maquisards furent tués, principalement lors du combat contre l'ALN, d'autres plus nombreux furent fait prisonniers, ils seront jugés en janvier 1963, et le reste parvint à s'échapper.

En mars 1963, il est arrêté par les autorités espagnoles à Madrid, où il se cachait, et est expulsé vers l'Argentine.

Le 31 juillet 1968, le Journal officiel publie une loi d'amnistie dont bénéficie, entre autres, Jean Gardes, qui rentre aussitôt en France pour reprendre sa vie de famille, après plusieurs années de fuite et d'errance.

Il meurt le 18 juillet 2000 dans le 14e arrondissement de Paris.

Décorations :

- Croix de guerre 1939-1945
- Sept citations

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Mis en ligne le 03 février 2024

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