« J’avais 14 ans quand mon père, qui était fonctionnaire municipal, a été assassiné par le FLN. (Son père, Georges, agent de contrôle sanitaire à la ville d’Oran, est tué le 26 octobre 1956 par un commando de 3 terroristes du FLN en descendant du bus. Ndlr.)
Trois ans plus tard, je me suis engagé dans le 1er régiment étranger parachutiste, »

Le regard dur. Les mâchoires serrées, Pierre Dubiton raconte, sans nous épargner aucun détail, la guerre impitoyable que se livrent alors légionnaires et maquisards du FLN.

« Un jour. nous sommes appelés après le massacre d'une famille. C‘était celle de ma demi sœur. Les quatre têtes éraient posées dehors. Ma sœur avait 11 ans. Ils l’avaient violée. éventrée, mutilée. »

En mai 1961, après le putsch, Pierre Dubiton, en cavale, passe à l’OAS-Oran.

« Je me suis battu en faisant parfois des trucs désespérés. Mes compagnons de l’OAS, ce n 'étaient que des fils de prolos, de communistes, pas un seul enfant de bourgeois.
En I945, il aurait fallu une partition. Mars nous n’avions pas de Ben Gourion. »

Peu après l’arrestation du général Jouhaud, de violents combats de rue opposent gardes mobiles et commandos de l'OAS.

« Ça tirait dans les rues, sur les Immeubles. Mes trois sœurs ont été blessées, l’une d’elles a été amputée d'une jambe. »

La guerre de Pierre Dubiton s’achève lors d'un duel avec un tireur d’élite de la gendarmerie.

« J’ai pris une balle explosive dans le bras. On a réussi a m’évacuer. Quand l’avion a grimpé dans le ciel, j'ai compris que tout était fini, que j’avais perdu mon pays. »

« Je ne suis pas fier d'avoir fait certaines choses mais c'était la guerre. Si on fait la guerre, tous les coups sont permis.
Et puis cela faisait sept ans qu'on se faisait massacrer sans rien dire.
On leur a rendu la pareille pendant à peine un an, alors... »

Rendu la pareille à qui ? Principalement aux nationalistes algériens organisés dans le FLN, aux forces de l'ordre et à l'armée françaises, fidèles pour leur très grande majorité à l'autorité légitime et chargées de lutter contre l'Armée secrète. Ce combat sur deux fronts suffisait à condamner l'OAS à l'échec.

L'aventure de l'OAS se termine au printemps 1962. Le 18 mars, les accords d'Évian instituant l'indépendance de l'Algérie sont signés.
Le 26 mars 1962, une manifestation d'Européens tourne au carnage rue d'Isly à Alger. La veille, le général Jouhaux est arrêté à Oran, ce sera ensuite le tour de Roger Degueldre le 7 avril, puis du général Salan le 20 avril. L'OAS est décapitée.

ILH.
Article du POINT - 20 Novembre 2008

Retour en haut de la page

Retour au menu " fascistes "


Mis en ligne le 15 mai 2025

Entrée  - Introduction  -   Périodes-raisons  -   Qui étaient-ils?  -   Les composantes  - L'attente  -   Le départ  -  L'accueil  -  Et après ? - Les accords d'Evian - L'indemnisation - Girouettes  -  Motif ?  -  En savoir plus  -  Lu dans la presse  -