Les combats
Parmi les multiples « accrochages » nous ne rappellerons que les plus spectaculaires.

Dès le 12 décembre, la première opération d'envergure était menée par les Deltas. Une villa située à La Redoute, rue Séverine où habitent des responsables barbouzes, Bitterlin, Goulay et autres... La villa se trouve dans un endroit difficile d'accès : Une maison en construction à proximité permet d'observer et de repérer les habitudes des occupants. À plusieurs reprises, une Mercedes conduite soit par Bitterlin, soit par Goulay ainsi que par Jim Alcheik (le judoka) fait son entrée dans le garage de la villa bien gardée. À huit heures du matin, la porte du garage s'ouvre, la Mercedes sort en marche arrière. Les commandos Deltas ouvrent le feu. Les occupants de la Mercedes, Bitterlin et Goulay sont atteints. Goulay assez sérieusement blessé, Bitterlin légèrement, ne doivent leur salut qu'aux voisins venus les secourir croyant à un attentat FLN.

Le 31 décembre 1961 Attaque au bazooka du repaire barbouzes de la rue Faidherbe par six commandos deltas.
Après le décrochage des deltas, le sous brigadier François Paoli est tué par les barbouzes qui le confondent avec un renfort OAS.

Quatorze morts et deux blessés coté barbouzes qui ne déclareront qu'un seul blessé.

Le 29 janvier 1962(1), des déménageurs de Bedel & Cie livrent deux caisses lourdes et volumineuses - deux cent soixante-deux kilos - à l'heure dite. La cargaison, très attendue, est accueillie avec joie il s'agit de tout un matériel de composition et d'impression on va pouvoir enfin fabriquer tracts et affiches sans sous-traiter. Mais que fait la douane ? En principe, elle doit assister à l'ouverture des caisses. On attend un peu ; le temps passe puis s'arrête. Jim Alcheik n'y tient plus. Impatient de devenir éditeur à part entière, il porte le fer entre deux planches de sapin et imprime un délicat mouvement de bas en haut...

Enorme explosion ; champignon de fumée au-dessus des hauts d'Alger. Quatre-vingt-dix kilos d'explosifs - 30 de plastic, 10 de TNT, 30 de N 17, 20 de dynamite gomme - plus quelques grenades défensives pour fignoler le travail dans les coins, ont fait sauter la villa Andréa. Bilan : dix-neuf barbouzes calcinées.

Parmi les rares survivants, trois prisonniers, dont deux membres de l'OAS, qui ont été torturés dans la cave et que l'arrivée de l'imprimerie a sauvé de justesse. Il s'agit de Henri Vincent, aide-radio, d'Alexandre Tislenkoff, responsable ses émissions Pirates de l'OAS, et d'un chef de chantier nommé Jacques Gosselin.

Les restes de la villa "Andréa".

Installation le 12 février 1962, des barbouzes à l'hôtel " Radjah ", qui sera attaqué sans discontinuer par l'OAS.
Dès le lendemain (ou deux jours plus tard) de l'installation, qui n'est pas passée inaperçue, un commando Delta de quatre hommes mitraille le nouveau repaire. Les barbouzes ripostent : quatre Deltas sont abattus.

le 18 février, à partir de 6 h 30, Roger Degueldre vient en personne, en force, avec half-tracks, lance-roquettes et mitrailleuses. Dégâts importants. Au même moment, aux abords de l'hôpital Maillot, quatre barbouzes venues récupérer l'un des leurs, blessé, sont prises sous le feu de Deltas du quartier. Leur véhicule s'écrase contre un mur. La foule accourue y met le feu. Le commando achève les barbouzes au pistolet-mitrailleur.

L'hôtel Radjah après l'attaque.
(1) A la veille des accords d'Evian, l'OAS appose sur les murs d'Alger des affiches avec des photos de barbouzes dont la tête est mise à prix. Ces clichés ont été récupérés par les pompiers dans les décombres de la villa A, plastiquée par l'OAS le 29 janvier 1962.

Des fouilles entreprises dans les jardins des villas en 1968 ont permis de mettre à jour une trentaine de squelettes dont certains avaient le crâne percé.

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Mis en ligne le 15 Juin 2005
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