Organisation des ouvriers français

Nous avons indiqué plusieurs fois la nécessité de diriger vers l'Afrique l'excédant de notre population ouvrière et la possibilité de l'employer à la colonisation algérienne. Il est temps de dire comment nous concevons la réalisation pratique de cette idée. Jusqu'à ce jour la guerre a été l'unique préoccupation en Algérie. L'armée a du être, par suite, le pivot autour duquel roulaient tous les éléments économiques, de notre conquête.
Mais l'armée (nous croyons, l'avoir prouvé sous toutes les formes) ne saurait avoir qu'un rôle provisoire et temporaire ; elle est improductive comme élément permanent de colonisation. Elle pose les bases de la production du sol par la pacification du pays, par les industries qu'elle entraîne sur ses pas, par les travaux utiles qu'elle exécute ; mais, par elle-même, elle ne féconde pas, sans changer complètement de forme et de caractère. Pour pouvoir rendre l'œuvre de l'armée moins nécessaire, en assurant la sécurité du territoire et en le fortifiant, il faudrait attirer en Algérie un élément de population qui pût être à la fois agriculteur pour exploiter le sol, et guerrier pour défendre au besoin le pays.

Cet élément, nous croyons le trouver dans les populations laborieuses de la France, trop pressées dans la mère patrie. De toutes parts un immense élan les entraîne vers l'Afrique ; manquant d'ouvrage et de pain sur le sol appauvri de la métropole, elles comprennent qu'en Algérie seulement est pour elle le bien-être, et surtout la propriété, ce puissant aimant qui lie l'homme à l'ordre public et qui est pour lui la plus précieuse des libertés. (Land is the,Liberty). Mais il ne suffit pas de favoriser cet élan, de laisser tous ces essaims s'échapper de la ruche trop pleine. Il faut encore surveiller ces émigrations ; ne pas abandonner les individus à leur faiblesse et à leur inexpérience. L'action individuelle est toujours impuissante ; l'action collective, résultante de toutes les forces, est seule féconde. En un mot, pour utiliser l'activité des hommes qui aspirent à coloniser l'Algérie, il leur faut de l'unité et de la discipline.

Déjà le système des ateliers nationaux, tout imparfait et même dangereux qu'il ait pu être, a eu pour effet de plier à une sorte de régime disciplinaire une grande partie de nos ouvriers. L'autorité et l'empire de la règle serait ainsi moins difficile à maintenir parmi eux qu'on ne le croit généralement. Divers projets ont été étudiés pour leur organisation en Algérie.

L'un d'eux consiste à embrigader les ouvriers sous des chefs spéciaux dont les fonctions seraient analogues à celles des officiers de l'armée, et sous la condition d'un engagement temporaire de trois ans, par exemple. Ces brigades se composeraient de simples volontaires. Elles seraient formées de cadres, établis sur le modèle de l'armée, dont elles auraient l'organisation intérieure, moins le nom et la direction militaire.

On comprend que, créées sur ces bases, les brigades d'ouvriers constitueraient une véritable force publique, pouvant au besoin défendre l'ordre et la paix intérieure. Aussi pourrait-on retirer des lieux où on les dirigerait, une partie des troupes. Ce serait d'ailleurs leur assurer un casernement nécessaire. Tout est prêt sur certains points pour recevoir ces bataillons de travailleurs. Dans plusieurs localités des hôpitaux et des casernes sont vides de soldats ; ainsi à Blidah, à Tlemcen, etc., il existe de vastes locaux inoccupés.

Ce qui nous a le plus préoccupés, dans notre première, partie, c'est la nécessité de donner immédiatement des abris aux colons que l'on enverra en Afrique. Ici les abris seraient tout trouvés ; les casernements militaires suffiraient, largement à tous les besoins. Arrivées en Afrique, on dirigerait ces brigades par troupes et par séries de métiers, vers les points où elles devraient travailler et préparer la colonisation définitive du sol africain. Là, soumises au même régime que les soldats employés à des travaux publics, régime qui n'a rien de contraire à la santé, elles accompliraient des œuvres utiles, relevées de temps en temps par les ouvriers qui resteraient dans les casernements.

Quant à ceux-ci, ils pourraient être placés dès à présent sur la ligne centrale, à Tlemcen , Mascara, Milianah , Médeah, Blidah, Aumale, Sétif, Constantine, Guelmah, où ils seraient exercés au maniement des armes, pendant le temps qu'ils ne travailleraient pas à la colonisation générale. On pourrait ainsi établir immédiatement 40 bataillons, chacun de 500 hommes, qui présenteraient une combinaison heureuse de l'élément militaire et civil.

Plusieurs économistes se sont prononcés, contre l'emploi de l'armée à des travaux étrangers à l'état militaire. On dit que les soldats ne sont point enrôlés pour être maçons ou cultivateurs ; que ce sont des labeurs qui les fatiguent.et les dégradent. Contre cette opinion s'élèvent les doctrines des généraux les plus compétents, notamment du maréchal Bugeaud, que l'on ne soupçonnera pas de vouloir affaiblir l'importance morale de l'armée.

Le système dont nous nous occupons ferait taire les susceptibilités les plus exagérées. Embrigadés spécialement comme travailleurs, les bataillons d'ouvriers seraient exclusivement employés aux travaux nécessaires a la colonisation, aux routés, aux défrichements, aux desséchements des marais et surtout à la construction des fermes et des villages.Nourris, logés, vêtus aux frais de l'État, ils recevraient le salaire de l'armée.

Mais, de ce travail discipliné, et comme prix de leurs efforts, il devrait sortir pour eux quelque chose de plus important. Il faudrait que la propriété fût le résultat de leur labeur. Ce sont eux qui deviendraient les colons des fermes et les habitants des villages ; le champ qu'ils auraient défriché, là maison qu'ils auraient bâtie, pendant la durée de leur engagement, leur appartiendraient à l'époque de leur libération. Dans ces grands travaux exécutés en commun ils auraient leur part ; en travaillant pour tous, ils auraient travaillé pour eux-mêmes.

Ainsi le travail discipliné les aurait amenés sans secousse, sans obstacles, sans ces embarras de toute nature inséparables des efforts individuels, à la propriété et au bien-être, but extrême des fatigues et de l'ambition de l'homme.
La réunion des forces, le travail associé, n'est-ce pas la le levier destiné à soulever la société et à la retenir sur la pente fatale où elle roule aujourd'hui ?
En moins d'un mois, on pourrait organiser ces bataillons émigrants, les établir en Afrique dans dés locaux sains et spacieux, commencer par eux la construction dès fermes, le défrichement des terres incultes et préparer ainsi toutes choses pour l'installation définitive des colons agriculteurs.

On comprend que, par leur institution même, permettant de diminuer l'effectif de l'armée, ils ne grèveraient pas d'une nouvelle dépense le budget de l'Algérie. D'ailleurs, par des secours dispendieux, par la voie humiliante et démoralisatrice de l'aumône, ces ouvriers sont payés en France ; le gouvernement dépense chaque jour, pour leur donner un pain insuffisant, des sommes considérables, qui sans doute ne seraient pas dépassées en en Algérie pour développer la richesse territoriale de cette fertile colonie et assurer la prospérité du pays, en faisant disparaître de la métropole un grave élément de désordres.

Ces populations laborieuses, qui ont d'ailleurs, au fond du cœur des principes de dignité généreuse plus élevés qu'on ne veut le croire, et que la misère et le désespoir seuls poussent souvent à de funestes excès, ces populations sentent le besoin d'aller demander à d'autres contrées la place au soleil qui leur manque en France, et de s'affranchir, d'affranchir la mère-patrie du tribut dégradant d'une improductive charité. Elles aspirent à la propriété par le travail, qui, s'il peut être un droit, est aussi un devoir sacré imposé à tout membre d'une société régulière.
Qu'elles soient certaines qu'on ne veut pas les tromper, comme l'on a fait en 1830 pour les malheureux entraînés en Afrique, et elles accourront avec joie se ranger sous la bannière du travail, absorber leur personnalité dans l'intérêt de la grandeur et de la richesse nationales.

Déjà, pendant que nous concevons pour elles des théories plus ou moins acceptables, elles agissent, s'organisent, prêtes à se vouer à l'œuvre que nous leur avons indiquée. Vingt mille familles viennent de présenter à l'Assemblée nationale une pétition tendant à les faire envoyer en Algérie; elles ont rédigé un règlement où les principes de la plus haute morale se placent à côté des plus remarquables théories de l'association (1).

(1) Cette pétition, déposée sur le bureau de l'Assemblée par l'honorable M. Ferdinand Barrot, représentant de l'Algérie, a été suivie d'un projet de décret conforme au règlement adopté par les ouvriers et signé par MM.Pascal (d'Aix), Barrot, Didier, de Montreuil, de Falloux et Dupont (de Bussuc). L'auteur du présent rapport s'honore d'avoir concouru, dans la limite de ses forces, avec les honorables représentants qu'il vient de citer et les délégués de ces malheureux ouvriers, à la formation de leur règlement et au projet de décret présenté à l'Assemblée nationale.

Ce règlement est une heureuse combinaison des doctrines sociétaires et de l'intérêt personnel, mobile si énergique de l'activité humaine. Association, du travail pour, parvenir. dans l'intérêt commun à la mise en valeur du sol ; partage de la richesse commune et attribution à chaque sociétaire d'une propriété privée ; tel est le but que se sont proposé les signataires de la pétition.
Pour l'atteindre, ils s'organisent en colonies de cinq cents individus composées de cent chefs de famille et de cent célibataires environ. Chaque colonie est soumise à l'autorité disciplinaire d'un chef ; elle cultive par un travail commun 2000 hectares de terrain ; elle construit les demeures des habitants ; chaque corps de métier travaille pour chacun et pour tous ; un conseil de famille règle les attributions respectives ; tout est mis en société ; la colonie nourrit, habille, entretient tous ses membres ; elle soigne tous ses malades, elle adopte les orphelins, elle règle la position des veuves et des héritiers. C'est l'application de toutes les forces individuelles au bonheur de tous les colons. Au bout de trois ans la Société se dissout ; le travail a porté ses fruits : chacun jouit d'une part de la fortune générale, à laquelle il a contribué.

Quatre ou cinq colonies forment un district sous l'autorité d'un chef de district qui, nommé par l'Etat, est l'intermédiaire entre lui et les colonies, agent responsable, comptable de deniers publics qu'il ne dispense toutefois que sous le contrôlé de l'administration générale du pays. Les Colonies pourvoient à leur défense, à tous leurs besoins intérieurs.
Elles demandent au gouvernement un prêt de 500 mille francs à répartir entre trois années, et ce prêt elles offrent de le rembourser en travaux publics, en fournitures de denrées de diverses espèces, notamment de foins et de céréales (2).

(2) Ce système de remboursement a été modifié, selon nous avec raison, par le comité de l'Algérie à l'Assemblée nationale. On lui a substitué l'obligation pour la colonie de payer au gouvernement, au bout de la troisième année, une rente annuelle et perpétuelle constituant ainsi un véritable impôt, rente calculée sur le taux de 2 1/2 à 3 pour 100 du capital fourni par l'État et remboursable au denier 10

Est-il besoin de signaler l'importance de ce remarquable système, première application pratique du dogme sublime de la fraternité, combinaison féconde du principe de l'intérêt privé comme but définitif, et de l'association en ce qu'elle à de plus pur, comme moyen d'arriver à ce but nécessaire ? Déjà ce projet, intéressant sous tant de rapports, a reçu l'approbation de deux comités de l'Assemblée nationale. La chambre, expression de la souveraineté du peuple, mais aussi expression de tous ses besoins et de tous ses vœux, lui donnera-t-elle sa sanction, ou bien viendra-t-il échouer devant quelque obstacle matériel ? Dira-t-on, par exemple, que le Trésor public manque d'argent, et que toute amélioration utile doit s'effacer en présence de notre crise financière et d'un déficit chaque jour plus considérable ? Telle est, nous le savons, l'objection principale que rencontre la question algérienne. Abordons en peu de mots cette question de dépense, qui est la pierre d'achoppement de toute entreprise sérieuse.

QUESTION PÉCUNIAIRE

En résumant toutes les mesures que nous avons proposées, on s'attend peut-être à une demande de fonds considérable. Il n'en est rien cependant.
La consolidation du droit de propriété privée, la constitution de banques de crédit agricole, avec la garantie d'un minimum d'intérêt, ne coûteraient au gouvernement aucune Somme ; ou bien, si cette, dernière mesure pouvait lui imposer un sacrifice, il est tellement éventuel et insignifiant, qu'il ne saurait entrer en ligne de compte (3).

(3) Qu'on suppose, en effet, une banque au capital de 10 millions, pouvant faire ainsi 30 millions d'affaires, avec un minimum d'intérêt de 5 pour 100, par exemple. Il n'est pas admissible que les emprunteurs ne paient aucun intérêt. Admettons qu'il reste 1 pour 100 à payer par l'Etat : ce serait annuellement une dépense de 300,000 francs, pour laquelle il serait d'ailleurs subrogé contre les débiteurs à tous les droits des créanciers.

La création des villages intermédiaires exigerait des travaux publics assez importants ; ces travaux sont déjà en, voie d'exécution dans la province d'Alger : notre système n'y créerait aucune nouvelle dépense.
Pour la province d'Oran, M. de Lamoricière, d'après les devis exposés dans son projet de colonisation, évaluait les travaux de ses nombreux villages et de leurs moyens de communication à la somme de 200 000 fr, qu'il proposait de faire supporter, en définitive, par les colons, et de prendre par prélèvement sur une contribution de guerre de 800 000 fr. imposée aux Harars.
Enfin, dans la province de Constantine, tous les travaux de routes étaient fixés par M. le général Bedeau à 1 162 000 fr.

Quant à nos villages, on sait qu'ils coûtent 200 000 fr. imputables sur deux années, à titre d'avances remboursables par les colons, non compris 20 000 fr. pour la mairie, l'école et l'église. Supposons qu'on construise par an 30 villages pouvant contenir près de 8000 individus, c'est une dépense de 6 600 000 fr, à demander par voie de prêt au gouvernement. Enfin en construisant 100 fermes fortifiées à 123 000 fr. chacune, une somme de 12 300 000 fr. est nécessaire, dans ce but, pour y établir 5000 individus.

Ainsi pour coloniser le pays, le pacifier par un vaste système de routes stratégiques, y utiliser une partie importante de notre population ouvrière, y transporter et y fixer, par des conditions heureuses, 13 000 agriculteurs dès la première année, y amener autour de ces groupés primitifs de nombreux émigrants, etc., il faudrait une somme totale de 20 262 000 fr.
Ce chiffre est sans doute considérable en l'état de nos finances ; mais sur cette somme, 6 millions ne sont qu'un prêt productif d'intérêt. Les 14 millions restants ne se compensent-ils pas largement par d'importantes économies ? Nos 20 000 ouvriers embrigadés ou associés, nos 13 000 colons, nous, permettent, nous croyons l'avoir prouvé sous toutes les formes, de diminuer l'effectif de l'armée d'Afrique et de la réduire à quelques colonnes mobiles.

Nous sommés convaincus qu'avant deux ans, 50 000 hommes et peut-être moins suffiraient pour tous les besoins stratégiques de la colonie.
Si cela est vrai, le budget de l'Algérie doit se réduire aussi de 40 à 50 millions, non pas une seule fois, mais par année, ou soit de l'intérêt annuel d'un capital de 800 millions ; tandis que nous ne demandons qu'une somme capitale de 20 millions, divisible en deux années, et qui, une fois payée, ne grèvera plus le budget de l'Algérie.

La réduction de l'armée d'Afrique, voilà le moyen de suffire aux dépenses actuelles de la colonisation. On dit que ces troupes rentreront en France et qu'elles y seront payées. Mais, si elles restent sous les drapeaux, c'est que sans doute elles sont indispensables dans la mère patrie. En les laissant en Algérie, il eût fallu les remplacer en France par d'autres aussi nombreuses et moins bien aguerries. Le budget de l'Etat se serait par suite augmenté.
Rendre inutile cette augmentation, c'est donc réaliser toujours la même économie.
Il y a d'ailleurs peut-être quelque système de crédit, par exemple un emprunt spécial pour la colonisation de l'Algérie, qui pourrait fournir les ressources qui manquent aujourd'hui.

Cet emprunt serait rendu facile par une double considération :
1° tous les financiers sentent la nécessité de diriger vers l'Afrique les ouvriers oisifs, dont la présence dans nos villes, perpétuelle menace contre la société, détruit le crédit dans sa source : la confiance et la tranquillité publique. Les fonds ne manqueraient pas à un pareil emprunt ;
2° outre la garantie normale du gouvernement, les prêteurs trouveraient un nouveau gage de sécurité dans l'hypothèque que l'Etat aura par privilège sur les biens des colons pour le montant de ses avances.
D'ailleurs, il n'y a pas à hésiter : une population chaque jour plus misérable encombre nos grandes cités ; chacun sent qu'elle ne peut attendre l'hiver dans cet état d'abandon et de dénûment. Il faut que sans délai on lui donne du travail et un pain honorable, sous peine de voir renaître de sanglantes journées !

On trouve bien un million et demi par semaine pour lui distribuer des aumônes, qui la dépravent et l'humilient. Il est impossible que toute ressource manque pour assurer à elle, le bien-être ; à la société, l'ordre et la paix intérieure ! Mais nous ne sommes pas dans les secrets de notre situation financière. Il nous suffit d'avoir indiqué au gouvernement la grandeur et l'importance des résultats que doit présenter la colonisation de l'Algérie; de lui avoir indiqué tous les lieux où cette, colonisation est possible ; de lui avoir proposé un système de peuplement du sol africain dans l'intérêt général de la République ; enfin, d'avoir dit à quelles conditions financières tous ces effets nécessaires pour la paix publique et pour l'affranchissement de notre commerce extérieur, pouvaient se produire, pour avoir accompli tout ce qui est en nous. A lui maintenant de chercher et d'appliquer les moyens d'exécuter l'œuvre à laquelle tant d'intérêts le convient.

" Question algérienne ". Première partie. De la colonisation. Question des travailleurs. Solution par l'Algérie. Rapport fait au nom du comité de colonisation à la Société algérienne de Paris. 1848 (Extraits).
Source : Bibliothèque nationale de France.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5697363n.r=Question+alg%C3%A9rienne.langFR

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Mis en ligne le 26 juin 2013

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