19 mars 1962 : l'exode le plus poignant de l'histoire de France

Il y a cinquante ans commençait l'exode le plus poignant de l'histoire de France : celui des rapatriés d'Algérie, Pieds-Noirs et Harkis, contraints de quitter " leur " terre et de s'installer dans " leur " pays, la France, que la plupart ne connaissaient pas.

Le 19 mars 1962, les accords d'Évian, signés entre le gouvernement du général de Gaulle et les représentants du Front de libération nationale (FLN) algérien avaient instauré officiellement le cessez-le-feu, qui mettait fin à la guerre d'Algérie. Pour l'armée française qui venait de livrer une bataille de huit ans, et surtout pour les appelés du contingent dont certains étaient mal préparés à vivre des visions d'horreur, cette date du 19 mars 1962 signifiait d'abord le retour à la maison, le grand soulagement. La paix. Enfin !

Mais, en Algérie, les exactions et les règlements de compte allaient redoubler de cruauté. A partir du 19 mars, il y eut cinq fois plus de victimes que durant tout le conflit. Tout simplement parce que les accords d'Evian avaient lâchement oublié l'essentiel : garantir la sécurité des populations civiles, qu'elles soient Européennes ou musulmanes.

Livrées au fanatisme du FLN qui voulait chasser les Français du sol algérien et au terrorisme de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) qui, au nom de l'Algérie française, pratiquait la politique de la terre brûlée, parfois même cruellement réprimées par l'armée et la police françaises comme ce fut le cas le 26 mars 1962 rue d'Isly à Alger, ces populations vont vivre des mois de peur, et boucler, dans l'angoisse et l'impréparation, leurs bagages d'exilés. Rassembler ce qu'on pouvait sauver, attendre de pouvoir embarquer, sur le premier bateau, sur le premier avion, enfin débarquer dans un port inconnu, atterrir dans un pays qui ne les attendait pas vraiment…
Aujourd'hui, de part et d'autre de la Méditerranée, l'Histoire ne retient pas une même vérité. Les passions, toujours présentes, la rendent impossible. Bien sûr, en cinquante ans, les rapatriés se sont rapidement installés dans la vie française. Pour les familles harkis, tenaillés par une double culture et victimes d'un racisme qui ne veut pas dire son nom, l'intégration n'a pas été digne.
Jean-Claude Souléry
" http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/05/1298322-19-mars-1962-l-exode-le-plus-poignant-de-l-histoire-de-france.html "

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Mis en ligne le 22 novembre 2012

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