Epilogue
Mais la réprobation est totale, l'opprobre général. Les barbouzes ont versé trop de sang français, torturé trop d'innocents commis trop de crimes aveugles.
Le 7 mars 1962 Roger Frey donne l'ordre à Jean Morin de rapatrier aussi discrètement que possible en métropole les survivants.

Le gouvernement ne pouvait continuer à protéger des policiers officieux qui commettaient de plus en plus de bavures qui ne permettaient plus de les laisser impunément au service du gouvernement.
Parmi les bavures les plus retentissantes, le problème que posa l'affaire ben Youssef est l'illustration de l'ambiguïté qui entourait ces hommes.
Des troupes de l'armée française lors d'un accrochage avec l'ALN firent prisonnier cet homme (le 26 janvier 1962). L'armement dont disposaient les prisonniers était d'origine française, "donné" par Marcel Hongrois, le responsable Mouvement Pour la Coopération, la fausse couverture des vrais barbouzes, d'Aïn- Taya. L'origine de cet armement est certainement à rechercher dans l'accord passé entre les barbouzes et le nommé Sidi ben Youssef.

Fin des activités, deux mois avant l'indépendance (mai d'après P.Lemarchand). C'est donc la fin des opérations(1) qui ont coûté un milliard et demi d'ancien francs (entre 150 et 200 milions d'euros selon d'autres sources) une centaine de morts barbouzes (environ la moitié de l'effectif) et quatre cents morts et disparus coté OAS.

Avec autant de discrétion et de honte, on a enseveli à la sauvette, leurs morts, en métropole, aux cimetières de Sainteny et de Champigny notamment, au hasard des places disponibles. A Santeny, par exemple, défense a été faite par les autorités locales administratives d'autoriser la moindre reconnaissance de corps. Deux femmes y assisteront, madame Lanfranchi épouse d'un barbouze et .. Madame Lemarchand.

Voici le père d'un mort qui précise au maire que son fils faisait partie d'une police spéciale ; on lui oppose l'interdiction de reconnaissance. Et voici huit tombes dont six seulement portent un nom, les deux autres (peut-être des victimes des barbouzes, qui sait ?) resteront à jamais anonymes.


(1) Il est fort probable, que si la structure du MPC à l'approche des accords d'Evian fut dissoute, quelques éléments restèrent encore en Algérie.
Le 26 mars 1962 l'armée française ouvrit le feu sur la foule désarmée de Bab el oued. Les hautes instances invoquèrent la provocation de l'OAS qui auraient fait tirer d'un balcon sur la foule et sur les militaires.
De cet immeuble devait être sorti le cadavre d'un inconnu recouvert d'un drap.
La victime était de race jaune. Tran Trong Doi, vietnamien, né le 25 juin 1932 à Hanoi. (d'après "le procès du Petit-Clamart"compte rendu sténographique, Ed Albin Michel.)
Il sera bien difficile de prétendre que l'OAS embauchait des asiatiques

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Mis en ligne le 15 Juin 2005 - Modifié le 03 mars 2013

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