Rien de nouveau sous le soleil, dit " l'Ecclésiaste. "

Il en est du terrorisme comme du reste.
Il y a des organisations " rebelles " qui emploient la terreur, dont les faits même les plus horribles sont excusés, justifiés et magnifiés. Le motif de leurs actions est agréé par les ligues de la bien pensance et les ressorts de leurs fonctionnements sont édulcorés par la légitimité qui leur est attribuée.
Leurs excès ne sont commis que par des éléments incontrôlés et de toute façon " Le terrorisme est l'arme des faibles " (1). Les soldats des " guerres asymétriques " sont avant tout des victimes destinés à être élevés au rang de martyrs et faire l'objet d'un culte posthume ou idolâtrés de leur vivant.
Il en est d'autres qui sont considérées comme ignobles et dont les motivations sont sciemment, par ignorance, idéologie, confort ou lâcheté, mises au ban de l'humanité. Il ya le terrorisme légitime si on veut l'indépendance, et l'ignoble si l'on veut garder sa terre.

(1) (dixit Jacques Verges :
http://www.nicematin.com/societe/interview-jacques-verges-le-terrorisme-est-larme-des-faibles.14713.html)

Dans le second cas, dénigré et diffamé on lui dénie toute analyse psychologique ou historique. Leurs membres ne sont que des pervers sanguinaires que leur idéologie fascisante entraine vers les pires excès.
Les bavures des uns créent des " dommages collatéraux ".
Celles des autres, des innocentes victimes lâchement assassinées.
Il y a d'un coté les combattants pour la bonne cause et en face les assassins hideux. (2)

(2) En 1957 le FLN massacre à Melouza, trois cents partisans du MNA.
Le 13 janvier 1958, Sartre fervent supporter du FLN, développera à Jean Daniel la " nécessité historique " du carnage en regrettant que la gauche ait révélé les exactions du FLN, " pour ne pas servir " l'ennemi " "
http://www.sartre.ch/Interview%20mit%20Jean%20Daniel.pdf

Les uns, les bons, vont dans le " sens de l'histoire ", notion fabriquée de toutes pièces qui sert d'alibi à ceux qui se proclament vertueusement " progressistes ".
Les autres, les méchants sont qualifiés " d'ultras ", " d'extrémistes ", de " nostalgiques ", de " fascistes " (prononcez " fachistes " svp, à l'italienne, ça fait plus vache) sans même savoir ce que ce qualificatif signifie.
En fonction de la couleur politique qui émettra le jugement et même si les méthodes employées sont parfois similaires, ils seront donc, selon la doxa imposée, considérés comme des résistants " indignés " ou comme des terroristes criminels à la " folie meurtrière " injustifiable.

Aux yeux de l'opinion publique, l'OAS fait partie de la deuxième catégorie. Il faut dire que les instances politiques, certains intellectuels, une partie du clergé et la grande majorité des médias ont tout fait pour diaboliser une organisation secrète, en pratiquant un amalgame grossier, sans prendre en compte le contexte de l'époque et sans faire l'effort de se référer aux réalités d'une histoire pourtant contemporaine.

En résumé, il y a le " bon " terroriste qui a droit à l'aide active des " justes " et à la compassion universelle et le " méchant " qui recueille la condamnation après un jugement expéditif uniquement argumenté à charge.
N'importe quel psychopathe est de nos jours l'objet d'examens psychologiques, pour tenter d'arriver à comprendre ses motivations criminelles. Il est souvent invoqué son enfance difficile, son milieu social, ou les brimades et frustrations que la société lui a fait subir. Les humanistes lui octroient les circonstances atténuantes et parfois le décrivent comme étant une victime de l'inhumanité sociétale.
Pour l'OAS, pas d'analyse fouillée, jamais d'expertise approfondie, nul examen impartial ; juste une juridiction d'exception intellectuelle où s'invitent les procureurs les plus hargneux : où avant d'instruire, on juge et avant de comprendre on condamne.
Il n'est pas nécessaire d'approuver pour examiner sereinement, plus d'un demi siècle après, quand s'imposaient des situations qu'exacerbaient un paroxysme alimenté pas des sentiments divers et certainement "pas tous de bas étage ".

Aux uns on légitimera la force, on les absoudra ad vitam.
On inaugurera pour eux des rues portant le nom des " héros " ; on les invitera dans des colloques historiques ; ils prendront la parole dans des médias avec fierté et sans honte ni regrets, ni même une once de compassion pour leurs victimes ; on les recevra en grande pompe ; on fera des documentaires et des films à leur gloire.
Aux autres on reprochera le non respect d'un règlement pacifique illusoire. On les condamnera à l'indignité nationale à perpète ; on empêchera l'édification de stèles pour commémorer la mémoire des opposants disparus ou décédés. On débaptisera des emplacements publics portant le nom des " soldats perdus " ; on leur portera l'opprobre, on salira leur mémoire jusqu'à oublier que nombre d'entre eux contribuèrent à libérer la France du joug nazi, quand leurs procureurs ou leurs pères, résistaient avec un rare courage au café de Flore.

On dénoncera avec véhémence les tortures exercées sur les uns, et du bout des lèvres on murmurera celles subies par les autres en les minimisant (Vidal Naquet par exemple), voire en les justifiant.

J'ai encore vu sous le soleil qu'au lieu établi pour juger il y a de la méchanceté, et qu'au lieu établi pour la justice il y a de la méchanceté.
Livre de l'Ecclésiaste (3 : 16)

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Mis en ligne le 18 mars 2015

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