Les Dardanelles, 1915.
Une bataille oubliée de l'Armée d'Afrique

Pour chaque pays avant participé à la Grande Guerre, il existe un champ de bataille emblématique qui symbolise à lui seul la férocité de cet affrontement exceptionnel. Les Français et les Allemands ont Verdun, les Belges l'Yser, les Britanniques la Somme, les Italiens la Piave. Pour les Turcs et les Australiens, c'est la bataille de Gallipoli. Cette bataille s'est déroulée dans le cadre d'une vaste opération amphibie menée par les Alliés dans le détroit des Dardanelles.

Voulue par le Premier Lord de l'Amirauté (ministre de la marine) Winston Churchill, cette idée stratégique est un plan osé mais qui peut être payant. Cette attaque devait permettre l'ouverture des détroits menant à la Mer Noire. La Russie pourrait ainsi être directement ravitaillée par ses alliés occidentaux, tandis que l'Empire ottoman, allié de l'Allemagne, serait amené à se retirer du combat.
Depuis le début de la guerre, chaque camp avait cherché à prendre l'avantage.
D'abord en élargissant ses alliances. Ensuite en cherchant à gagner une bataille décisive. Pour rien. Pour la Grande-Bretagne, c'est quitte ou double. A l'époque, en 1915, l'essentiel des troupes britanniques, exclusivement composées de volontaires ou de professionnels, est mobilisé sur le front occidental, en France. Pour intervenir en Méditerranée, les Britanniques font donc appel aux forces de leur empire, et ce sont des troupes australiennes et néo-zélandaises (AN ZAC) qui sont mobilisées pour l'occasion. Les Français s'associent à cette opération et, outre des moyens navals, ils lancent eux aussi des forces terrestres dans cette tentative très risquée. Comme les Britanniques, ils constituent un corps expéditionnaire formé avant tout de troupes coloniales. Les unités de l'Armée d'Afrique qui sont amenées à intervenir ne se doutent pas de l'enfer dans lequel on les engage. Le succès de l'opération reposait sur la surprise et la rapidité. En réalité, c'est une terrible bataille d'usure qui allait s'enclencher pour s'achever sur un désastre. La célébration du centenaire de la Grande Guerre est l'occasion de tirer de l'oubli cette bataille où nombre de Français d'Afrique du Nord sont tombés, en particulier dans les régiments de zouaves.

La constitution du Corps Expéditionnaire
En 1915, les troupes françaises ont déjà perdu des centaines de milliers d'hommes. La guerre s'enlise dans les tranchées de Picardie et la perspective d'une victoire rapide s'estompe de plus en plus. C'est pourquoi l'idée d'une " stratégie périphérique " emporte la décision.
Puisqu'il est impossible de provoquer la rupture du front à l'Ouest, c'est le " ventre mou " de l'adversaire qui est visé, en l'occurrence la Turquie. Le ministre britannique de la Marine, Churchill, a conçu une opération combinée sur les côtes de la Turquie qui permettrait de s'emparer sans coup férir de la capitale, Constantinople. Sa chute pourrait entrainer une réaction en chaine : la Bulgarie encore indécise se joindrait à la lutte, coupant l'axe Berlin-Vienne-Constantinople, amenant l'Empire autrichien à capituler à son tour. L'Allemagne, désormais sans alliés, devrait déposer les armes.
Audacieux et bien pensé, ce plan d'une grande portée stratégique allait pourtant échouer, en raison du choix des exécutants, mais surtout en raison de la résistance acharnée des Turcs. Mais au début de l'année 1915, personne ne fait encore de si sombres pronostics.
Du coté français, il faut trouver des effectifs pour cette opération et c'est l'Armée d'Afrique qui fournit les premières troupes envoyées soutenir les Britanniques. Aux cotes des légionnaires, des zouaves s'embarquent pour les Dardanelles (1). Un régiment de marche d'Afrique (RMA) est ainsi constitué à partir d'éléments des dépôts d'Oran, Tunis, Philippeville et Sidi-Bel-Abbes.
On trouve en particulier un bataillon du 3e zouaves, un bataillon du 4e zouaves et un bataillon de la Légion étrangère. Qui sont ces hommes ? Les légionnaires appartiennent à une formation spécifique de l'armée française qui recrute des volontaires étrangers se mettant au service de la France pour servir dans les colonies. Ce sont des volontaires, nullement des mercenaires. Ceux qui sont originaires des puissances centrales (Allemagne, Autriche-Hongrie) restent en Afrique afin de ne pas être en situation de belligérance avec leur propre patrie (ainsi que les Alsaciens-Lorrains). De toute manière, la Légion doit faire face à de nombreuses dissidences au Maroc et au Sahara et ces hommes ont de quoi se battre. Les zouaves appartiennent à des régiments dont la formation remonte aux premières années de la conquête de l'Algérie (2). Le recrutement est européen, avec des citoyens français " de souche " venus de métropole ou fraichement naturalisés (3) d'Afrique du Nord. Les patronymes d'origine espagnole ou italienne sont donc nombreux dans leurs rangs, de même que les Israélites à qui le décret Crémieux a accordé la nationalité française en 1870 :
"

Les deux frères partirent à la guerre. (…) Mon père ne revint pas. Glorieux troisième zouaves, tous des juifs ou presque
" (4).
1 - Ce nom désigne le détroit menant à la mer de Marmara et au détroit du Bosphore. Au-delà, c'est la Mer Noire et les rivages de l'immense empire russe.
2 - Le terme zouave comme chacun le sait, dérive de Zaouïas, une tribu kabyle des environs de Constantine l réputée pour ses qualité guerrières et dont les hommes se mirent au service des Français des 1830, après avoir servi les Turcs. Par la suite le recrutement fut exclusivement européen, les Musulmans rejoignant le corps des Tirailleurs.
3 - C'est en 1880 que la République applique le droit du sol aux immigrants venus s'installer en Algérie.
4 - Henri Chemouilli, Une diaspora méconnue, les juifs d'Algérie, Paris, 1976, p.179.

Ce melting-pot (on me pardonnera cet anglicisme) fait des zouaves des unités hautes en couleur et particulièrement pittoresques aux yeux des métropolitains qui voient en eux des soldats d'élite. Les hommes qui embarquent pour les Dardanelles sont cependant pour la plupart de jeunes recrues et cette opération est leur baptême du feu. Cela explique en partie les lourdes pertes enregistrées des les premiers combats ainsi qu'une tenue au feu qui déçut parfois le commandement qui fondait de grands espoirs sur ces unités, courageuses mais inexpérimentées.
A ces fantassins se joignent les cavaliers du 85e régiment de marche des chasseurs d'Afrique. Il n'y a pas de tirailleurs musulmans, l'état-major sait que le Sultan, en tant que Calife et commandeur des croyants, a lancé un appel à la Guerre Sainte et il s'agit d'éviter des risques de mutinerie. Embarqués à bord des transports Vinh-Lang, Carthage, Chaouia, escortés d'une flottille de torpilleurs basés à Oran-Marine et à Toulon, dont les équipages comptent de très nombreux inscrits maritimes ", récemment naturalisés, du littoral algérien, les hommes atteignent l'ile de Samos le 11 mars.
De là, direction l'Egypte où le régiment reçoit son drapeau lors d'une revue à Ramleh. L'unité s'imbrique dans le dispositif d'une division d'infanterie comprenant aux cotés des " Africains ", un régiment métropolitain (175e RI) et deux régiments mixtes d'infanterie coloniale (deux bataillons de ce qu'on appelle fort improprement des " Sénégalais " (Ce qu'on a coutume d'appeler " régiment sénégalais ", est impropre car " Sénégalais" est un terme générique. Dans ces régiments se trouvaient toutes les composantes de l'AOF. Ndlr) et un bataillon d'infanterie coloniale [5]. Enfin, il faut ajouter des services et de l'artillerie (deux groupes de 75 et un groupe de canons de montagne de 65 mm).

5 - L'infanterie coloniale regroupe des unités d'infanterie de marine destinées à servir aux colonies. Elle se distingue de l'infanterie métropolitaine par quelques détails d`uniforme, en particulier une ancre rouge sur le képi qui rappelle ses origines. Là aussi, le recrutement est exclusivement européen.

A l'origine, ces troupes avaient pour objectif d'occuper les deux rives du Bosphore après la prise des Détroits par les navires alliés. Il s'agissait plus de sécuriser le territoire que d'en faire la conquête. Mais le plan initial allait changer.
En effet, suite à l'échec du forcement des détroits par la marine (6), il fut prévu de changer de tactique et d'occuper la presqu'ile de Gallipoli. A partir de là, il faudrait avancer vers l'intérieur et s'emparer de Constantinople. La surprise devait permettre la prise de la ville. Là encore, la sous-estimation de l'adversaire fut une très lourde erreur. Couplée au manque d'initiative du haut commandement britannique qui avait la haute main sur les opérations, elle aboutit à une catastrophe.

6 - Les cuirassés et les croiseurs français et britanniques se heurtèrent aux batteries côtières turques et à des champs de mines infranchissables. L'opinion publique Française fut à l'époque marquée par la perte du cuirassé Bouvet qui coula en quelques minutes avec la quasi-totalité de son équipage après avoir heurté une mine. Si vous allez à Istanbul, vous pourrez voir sur l'esplanade du Musée de l'armée des pièces d'artillerie lourde Krupp ou Skoda qui ont servi à cette époque.

Les combats (avril 1915-octobre1915)
Le débarquement s'opère le 27 avril au soir à Sedd-Ul-Bahr. Les troupes ont pour ordre d'occuper les hauteurs et s'élancent à l'assaut au matin à 8 heures.
Les " Africains " progressent en liaison avec le l75e RI et l'avance se fait en bon ordre jusqu'au milieu de l'après-midi. Vers 16 h, les Français se heurtent aux défenses turques. Comme les Australiens, ils découvrent un dispositif défensif d'une ampleur insoupçonnée. Tranchées, épais réseaux de barbelés et surtout feux croisés de mitrailleuses meurtriers. De plus, l'artillerie n'ayant pas encore débarqué, les hommes sont à la merci des canons turcs qui se déchainent en dépit des tirs de couverture de la flotte. Il faut céder du terrain. Tout comme en France, ce qui devait être une offensive rapide se mue insidieusement en une guerre de position aussi épuisante, aussi meurtrière que celle menée à l`Ouest. Les Alliés ne tiennent qu'une étroite bande côtière, battue par le feu des canons ottomans. " L'orient-express " est particulièrement redouté, il s'agit des obus à grande vitesse initiale tirés par des pièces lourdes turques depuis la rive asiatique. Montées sur rails, elles font feu puis se replient dans des positions camouflées.
Plus de 100 000 hommes sont bloqués dans une véritable nasse de quelques dizaines de kilomètres carrés. La rocaille du plateau et l'eau à fleur de sol dans la plaine empêchent de creuser des tranchées profondes, les hommes sont donc médiocrement protégés par des sacs de sable, à la merci des balles et des obus.

Dès le début du mois de mai, les journaux de marche (JMO) des unités signalent attaque et contre-attaque des deux cotés. Les Turcs, commandés par Mustapha Kemal, sont galvanisés car ils défendent leur propre sol et les assauts qu'ils mènent impressionnent les combattants français qui en ont pourtant vu d'autres. Alors qu'à l'Ouest, les unités d'infanterie décrochent souvent avant d'entrer en contact avec l'adversaire, les Turcs, eux, n'hésitent pas à choisir l'assaut direct à la baïonnette et le corps-à-corps à l'arme blanche, tout comme les Australiens d'ailleurs, d'où des scènes dantesques :
" Monceaux de cadavres, plaies horribles à la suite des corps-à-corps. Turcs, Blancs, noirs mêlés. Autant des nôtres que des leurs. Des hommes superbes " (7).

7 - Témoignage du docteur jean Vasalle, Dardanelles, Paris, Plon, 1916.

Mais le feu n'est pas le seul à tuer, il y aussi les microbes.
La chaleur et l'absence d'hygiène causent vite des ravages.

" Les maladies serpentent dans les tranchées, nombreuses, féroces, allongeant leurs tentacules nuisibles et tenaces dans l'air, dans la nourriture, dans l'eau pourrie, dans les sifflement énervants des moustiques, dans le bourdonnement angoissant des mouches énormes, dans les morsures intolérables des puces et des poux " (8).
Ajoutons la dysenterie, la jaunisse, la dengue provoquée par les moustiques.
Faute d'eau potable, des zouaves utilisent pour se raser de l'urine de mulets après l'avoir au préalable désinfectée avec des cachets (9). Pour se rendre compte de l'ampleur des pertes, il suffit de rappeler qu'au début du mois de mai, le bataillon de la Légion et celui du 3e zouaves ne comptent plus que 120 hommes valides. De son cote, le bataillon du 4e zouaves s'est regroupé en deux compagnies (10). Les trois chefs de bataillon sont blessés, tous les capitaines tués ou blessés. Il est nécessaire d'envoyer un deuxième régiment de marche en renfort, alors que la situation devient intenable. Le 2e RMA est constitué de trois bataillons fournis par les dépôts des 1er, 2e et 4e zouaves. On compte 56 officiers, 169 sous-officiers et 3.182 hommes de troupe (11). Des renforts embarquent au mois de mai 1915 à Bizerte, à bord des transports Provence et Lorraine pour rejoindre le chaudron des Dardanelles où la position alliée était devenue critique.

8 - Témoignage du capitaine de zouaves Canudo. Cité par Pierre Miquel, Les poilus d'Orient ; Paris, Fayard 1998, p.101.
9 - Témoignage d'un pied-noir, visible sur le blog de M. Hervé Cuesta, et dont le père avait servi comme zouave en 1914.
10 - Historama Hors-série n°10, Les Africains, p.92
11 - Historique du 2° RMA, p.2.3.

Le commandement est aussi rénové avec l'arrivée du général Gouraud. Celui-ci réorganise les services (intendance, hôpital) afin de relever le moral des combattants. Plus de 2.000 blessés sont évacués sur Alexandrie. Les Sénégalais sont agrégés avec des unités européennes afin d'être mieux encadrés. De l'artillerie lourde est enfin déployée pour appuyer les assauts français et pilonner les fortifications turques. Malheureusement, les nouvelles attaques menées au mois de juin se révèlent aussi meurtrières qu'infructueuses. Tout comme en Champagne ou en Picardie, il ne s'agissait plus que de passer par dessus le parapet pour s'emparer de la tranchée la plus proche et ce, pour en être chassé quelques temps plus tard. Combat exténuant, meurtrier et destructeur pour le moral. De plus, comme sur le front occidental, la " brutalisation " (12) des esprits se manifeste dans les deux camps, amenant Gouraud à rappeler à ses soldats que la vie des prisonniers doit être respectée :
" Il est de règle dans toutes les armées civilisées de ne pas tuer les ennemis qui demandent grâce. Les Turcs ne sont pas des barbares " (13).
Il est vrai que, de leur coté, les Turcs ne montrent guère de compassion. Voici le témoignage d'un combattant du 176e RI. Henri Bonneau, blessé le 4 juin 1915. Son récit montre que la férocité n'est pas propre aux Français :


" (...) Je suis donc là, à environ 20 m des Turcos, je les vois tirer Mais je me garde de bouger car je sais que les blessés, ils ont tôt fait de les achever. Voilà que près de moi, un camarade blessé se soulève (...). Les Turcs l'ont aperçu, j'entends quatre coups secs, mon camarade n'est plus " (14).
12 - Ce terme a été forgé par l'historien G. L .Mosse et sert a désigner un glissement progressif des esprits vers un seuil d'acceptation de violence encore jamais vu. En clair, on ne respecte plus les lois de la guerre parce que l'adversaire est déshumanisé.
13 - Pierre Miquel, op.cit, p.110.
14 - Témoignage d'André Bonneau, soldat au 175e RI, cité par son petit-fils sur le site chtimiste.com/carnets/Bonneau.htm.

Les combattants français sont devenus les " Dardas ", les vétérans des Dardanelles, avec ce que cela comporte de courage mais aussi de cruauté et d'indifférence face à la mort :


" Lors de la dernière avance, avant-hier, il a été bâtit en hâte des parapets et depuis plus personne ni a touché. Une couche de sacs de terre, une couche de morts sur quatre épaisseurs environ ! Parfois dépasse un membre ou une tète au rictus démoniaque figée dans l'attitude de la douleur dernière. Pour ne pas se laisser abattre par cette vision d'enfer les uns pendent musette ou bidon on équipement aux membres qui font saillie et tiennent encore, d'autres s'amusent à serrer des mains en lambeaux ou poussent le cynisme jusqu'à tripoter les tètes meurtries et défigurées, non sans décocher quelques plaisanteries. " (15)
15 - 1914-1921, journal d'un engagé volontaire chez les zouaves, témoignage visible sur www.vinnyO3.perso.net1.fr

L'évacuation et le repli sur Salonique
L'offensive avait débouché sur une impasse, conduisant à un gaspillage de plus en plus insensé d'hommes et de moyens, l'évacuation des troupes fut donc décidée. Le 1er octobre, le 1e RMA et le 2e RMA abandonnaient les positions qu'ils occupaient à Gallipoli et réembarquaient pour Salonique. Tout comme pour les Britanniques, le rembarquement s'opère sans opposition notable des Turcs qui auraient pu le faire tourner à la débâcle. Sur le plan tactique, l'opération a été parfaitement menée mais elle marque cependant une faillite stratégique majeure et une indéniable défaite militaire.

Au mois de novembre, il ne restait plus aux Dardanelles, pour représenter les forces françaises, qu'une brigade d'infanterie coloniale. Elle était constituée de bataillons sénégalais, environ 6.000 hommes pour qui l'arrivée de l'hiver deviendrait une catastrophe. L'évacuation de ces derniers combattants s'effectua donc entre décembre et janvier 1916 en liaison avec les troupes britanniques. Il est à noter que Joffre se montra peu enthousiaste à l'idée d'accueillir en Algérie des troupes noires qui, d'après lui, pourraient se heurter aux populations arabes. L'aventure avait été très couteuse pour l'armée Française, près de 120.000 hommes ont été mis hors de combat (tués, blessés, malades, disparus) au sein des régiments métropolitains et d'Afrique.
L'armée d'Orient avait désormais une autre tâche : sauver les Serbes qui s'écroulaient face aux Bulgares qui étaient entrés en guerre aux cotes des puissances centrales (Allemagne et Autriche-Hongrie), et tacher de constituer un nouveau front dans les Balkans. Dès la mi-octobre, le 1er RMA est engagé contre les Bulgares avec des pertes sévères, alors qu'il essaie de recueillir des éléments serbes. Apres cette campagne, le régiment prend part à la constitution du camp retranché de Salonique. Là, comme les autres formations de l'armée d'Orient, il va se battre contre les Bulgares et le paludisme, en butte à l'indifférence de la métropole, jusqu'en 1918.

A la différence des Poilus tombés à Verdun, les combattants des Dardanelles n'ont pas l'auréole des vainqueurs, ce qui explique que leur mémoire s'est effacée dans la grande geste nationale de la guerre 14-18. Ils ont été les héros malheureux d'un front " secondaire " exactement comme leurs fils allaient l'être en Italie en 1944, alors que ces derniers étaient les vainqueurs de Cassino et du Garigliano.
De plus, double injustice de l'histoire, leurs noms ont disparu des monuments aux morts que l'Algérie indépendante a rasés ou recouverts de béton comme à Alger. Pourtant, ils se sont battus comme des lions pour leur pays mais, Français par le sang versé, ils sont les oubliés de la Grande Guerre.
Puissent ces quelques lignes contribuer à ce que leur mémoire ne reste pas enfouie dans les arcanes de l'Histoire, mais cette fois en vainqueurs, comme à Cassino et sur les pentes du Garigliano.

" Ceux qui, pieusement sont morts pour la Patrie, ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie. . . "

Frédéric Harymbat.
Auteur de l'ouvrage : " Les Européens, d'Afrique du Nord dans les armées de la libération française (1942-1945).
Extrait publié dans L'Echo de l'Oranie N° 360 - Septembre-octobre 2015

Cette page est un hommage à ces combattants oubliés.
A ces hommes sacrifiés que l'anonymat est venu recouvrir plus profondément que la terre où ils sont ensevelis.
A mon grand père revenu blessé de Gallipoli.

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Mis en ligne le 04 mai 2011

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