Voici une information que nos médias, " bien pensants ", ne répercutent évidemment pas : les trois évêques d'Algérie (Alger, Oran et Constantine), ont dû rapatrier d'urgence toutes les archives de catholicité (baptêmes, confirmations, mariages, obsèques…). En effet, une menace pesait : le très libéral gouvernement de Bouteflika envisageait de les saisir pour deux raisons : 1° Effacer toute trace du " colonialisme chrétien "
2° Voir si dans les dernières années des musulmans ne s'étaient pas convertis, ce qui, en Algérie, vous envoie en prison !
Ces archives ont été rassemblées dans trois monastères de religieuses, près de Valence, à Aix et à Nîmes. Nous publierons les adresses prochainement afin que le plus de rapatriés possibles sachent que désormais ils ne doivent plus demander des actes de catholicité dans leurs diocèses d'origine, mais chez les " bonnes sœurs " en France.

Addendum : Adresses où consulter les archives
Pour le diocèse d'Oran
Dominicaines de Taulignan
La Clarté Notre Dame
26770 TAULIGNAN
Tel. 04 75 53 55 11
Archives de 1880 à nos jours
Pour le diocèse de Constantine
Monastère des Clarisses
16, avenue Paul Cézanne
13090 AIX EN PROVENCE
Tel. 04 42 23 08 17
Pour l'Archidiocèse d'Alger
Monastère des Clarisses
34, rue de Brunschwick
30000 NIMES
04 66 26 66 76
Archives de 1842 à nos jours


FACE AUX RISQUES DE DESTRUCTION
Les archives diocésaines d'Oran rapatriées à Taulignan

Oran, Tlemcen, Mascara, Mostaganem... un petit coin d'Algérie a trouvé refuge en Drôme provençale. Depuis fin janvier, la communauté dominicaine des sœurs de la Clarté Notre-Dame accueille les archives du diocèse d'Oran. Trois tonnes de registres des baptêmes, mariages et sépultures de la période, couvrant 100 ans d'histoire (de 1870 à 1960) ont pris place sur 70 m² de rayonnage dans une salle spécialement dédiée, au coeur de la belle bâtisse du monastère.

Un détour par le Carmel d'Uzès

Des archives qui ont fait préalablement un détour par le Carmel d'Uzès. " Par mesure de sécurité, étant donnée l'instabilité de la situation en Algérie et le durcissement face à la communauté catholique, les archives diocésaines algériennes sont progressivement rapatriées en France dans des communautés monastiques ", explique sœur Dominique, la prieure de la communauté. " Nîmes a accueilli celles d'Alger, Aix-en-Provence celles de Constantine et Uzès devait accueillir celles d'Oran. Mais les Carmélites ne s'attendaient pas à une telle somme de livres. Leurs locaux se sont révélés insutlisants. Alertées par l'entraide monastique, nous avons pris le relais. " Non sans avoir réfléchi. Mais la proposition tombait plutôt bien.

Des liens avec Oran

Depuis la fermeture il y a deux ans de leur activité "reliure", les Dominicaines de Taulignan étaient à la recherche d'une nouvelle source de revenus pour faire vivre la communauté des 17 soeurs. Et puis, un peu de leur histoire est attachée à Oran. Pierre Claverie, l'ancien évêque d'Oran, assassiné ,en août 1996 n'était-il pas un Dominicain, membre lui aussi de l'ordre des Prêcheurs ? " On se sentait un peu en famille, confirme sœur Dominique, et nous l'avons fait aussi par service pour l'église et par souci humanitaire envers les rapatriés. Avec trois à quatre demandes par jour, nous sommes confrontées à des situations très touchantes de Pieds-noirs en quête de leurs racines familiales. Il se joue des choses très fortes... "

Demandes par courrier ou mail

Et ce sont trois petites soeurs, dûment formées par le personnel d'Oran, qui se livrent elles-mêmes aux recherches. Pour préserver le mode de vie monastique, la salle d'archives n'est en effet pas accessible au grand public. Les demandes se formulent donc par courrier ou par mail, et moyennant rétribution, avec des actes qui peuvent être retournés de la même façon.
profitant de leurs compétences en reliure, les sœurs remettront en état la collection qui a bien souffert. Avant, qui sait, Un jour de la numériser ? Et ainsi sauver de l'oubli la mémoire de ces Français d'Algérie nés et morts là bas.
Chantal SEIGNORET
POUR EN SAVOIR PLUS
- Monastère de la Clarté-Notre-Dame 26770
- Taulignan. Web: http://pagesperso-orange.fr/dominicaines.taulignan/
Dauphine Libéré 16 mars 2009


Les "autres " archives d'Algérie

Publié le lundi 16 mars 2009 à 10H27

PATRIMOINE : L'association GAMT étudie les documents du diocèse de Constantine

Depuis 1982, l'association "Généalogie Algérie Maroc Tunisie" (GAMT) rassemble des personnes qui font des recherches généalogiques et les aide à reconstituer l'histoire de leurs ascendants.

Ce n'est pas toujours aisé: une partie non négligeable de l'état-civil des Français d'Algérie a disparu. Quant à la partie restée en Algérie et qui, aux termes d'accords en 2003, devait être numérisée sur place, elle ne l'est toujours pas. "Nous avons donc toujours fait en sorte de travailler aussi avec les dossiers paroissiaux", explique Claude Delaye, le président de GAMT.

Voici quelques années, au prêtre chargé des archives paroissiales, Claude Delaye fait part de son souhait de récupérer les archives de l'évêché de Constantine. Un jour de 2006, il reçoit un coup de téléphone de l'évêque de cette ville, Mgr Piroird. "Il a vu notre travail, il a vu que ma demande n'était pas motivée par une histoire d'argent". D'ailleurs, le terme "récupérer" ne lui plaît qu'à moitié: "Nous ne voulions pas nous approprier des archives, mais sauver une mémoire collective". Celle des Français d'un tiers de l'Algérie.

Au terme d'une aventure où s'entremêlent la diplomatie et mille précautions -faire sortir 4m3 de documents d'Algérie n'est pas chose facile- les archives de l'évêché de Constantine arrivent en France. Propriété de l'évêché de Constantine -donc de l'Église- les archives sont entreposées dans un couvent de sœurs Clarisses. Le travail de GAMT peut alors commencer: "On a tout classé par paroisse et des bénévoles de l'association font un relevé succinct de chaque acte, saisi sur ordinateur. L'intérêt de ces relevés est que, pour une même personne, ils donnent son lieu de naissance, de mariage et de décès".

Les archives diocésaines n'ont pas valeur juridique en elles-mêmes. "Mais l'Étal peut les utiliser s'il n'a pas les documents d'état civil correspondant". C'est-à-dire que lorsqu'une personne revendique une qualité liée à l'état civil mais que les documents ont disparu, les archives catholiques sont appelées pour confirmer cette qualité. Il faut encore laisser le temps aux bénévoles de GAMT de dépouiller l'ensemble des documents: selon Claude Delaye, encore un an et demi à deux ans de travail…

Contact GAMT- 04 42 95 19 49 (mardis et jeudis après-midi).
Par Paul-Henry Fleur (phfleur@laprovence-presse.fr)
Claude Delaye, le président de GAMT, en compagnie de quelques-unes des bénévoles de l'association.

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Mis en ligne le 10 sept 2010