Mme Marietta Karamanli attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants, sur la question de la localisation et du rapatriement des corps soldats français tués en Algérie sur une période d'environ dix ans jusqu'en 1964 et encore disparus. Les familles, notamment les frères et soeurs de ceux-ci, sont encore dans l'attente d'informations sur les circonstances de leur disparition et souhaitent le rapatriement du corps de leur parent. Elle souhaite savoir quelles initiatives le Gouvernement entend prendre pour faire oeuvre de mémoire et d'apaisement pour leurs proches.
Le nombre de soldats français portés disparus au cours de la guerre d'Algérie est évalué, selon les sources, entre
500 et 1 000. La recherche de leurs dépouilles est un sujet d'autant plus sensible et douloureux que la disparition de
ces soldats résulte le plus souvent, non pas de circonstances de combat, mais d'enlèvements. Durant ces dernières
années, la question des soldats français disparus pendant cette guerre a été régulièrement évoquée à l'occasion de
visites officielles en Algérie, comme lors de la visite d'État que le Président de la République a effectuée dans ce
pays, en décembre 2012, à l'issue de laquelle les autorités françaises et algériennes ont fait part de leur engagement
commun à faciliter les investigations nécessaires pour réussir à localiser les sépultures de disparus algériens et
français de la guerre d'Algérie. Au mois de décembre 2013, dans une déclaration conjointe, les Premiers ministres
français et algérien ont réaffirmé leur disponibilité pour faciliter la recherche et l'échange d'informations pouvant
permettre la localisation des sépultures de disparus algériens et français de la guerre d'indépendance. Ils ont décidé,
pour ce faire, de mettre en place, au cours du premier trimestre 2014, un mécanisme souple de dialogue piloté par
les services compétents du ministère des Moudjahidine et ceux du ministère français de la défense. Ces visites et
les échanges administratifs bilatéraux qui s'en sont suivis, ont mis en évidence le contexte particulier de cette
question à travers plusieurs cas de militaires disparus que les autorités françaises ont soumis aux autorités
algériennes. A ce jour, les efforts déployés par l'Ambassade de France à Alger dans ce dossier sensible, en lien avec
les autorités algériennes, n'ont pas permis de localiser avec précision le lieu de leur sépulture. Face à ce douloureux
constat, se pose aujourd'hui la question de la commémoration du sacrifice de ces militaires. Le secrétaire d'État
chargé des anciens combattants et de la mémoire qui suit avec une particulière attention la question des soldats
français disparus au cours de la guerre d'Algérie et mesure la douleur des familles de ces militaires, soutient les
projets qui pourraient être portés par le monde associatif combattant pour rendre hommage au sacrifice de ces
soldats. Il en a donné récemment l'exemple, en évoquant l'idée de la création d'une stèle pour honorer la mémoire
des soldats français enlevés dans le village des Abdellys, près de Tlemcen, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1956, à l'occasion d'un entretien qu'il a eu avec plusieurs membres des familles de ces militaires, le 29 avril 2014.
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Mis en ligne le 24 avril 2015