PRENANT CONTACT AVEC L'ORANIE ET LE CONSTANTINOIS
IL NE PEUT Y AVOIR DE NEGOCIATIONS SUR LE STATUT POLITIQUE DE L'ALGERIE
DECLARE M. Paul DELOUVRIER
Délégué général du Gouvernement en Algérie
Nommé, en décembre dernier (1958 ndlr), Délégué général du Gouvernement en Algérie, M. Paul Delouvrier a pris un premier' contact direct et officiel avec l'Oranie et le Constantinois, les 15, 16 et 17 janvier (1959 ndlr). Accompagné du général Challe, commandant supérieur interarmes, M. Delouvrier a visité successivement Oran, Tlemcen, Constantine, Sétif et Bougie.
A Oran, reçu par le général Gambiez, le Délégué général s'est attaché à dissiper l'inquiétude suscitée, parmi la population, par les mesures de clémence que le gouvernement venait de décider à l'égard, notamment, de Ben Bella. " Il Y aura peut-être un jour des négociations sur le cessez-le-feu, mais il ne peut pas y avoir de négociations sur le statut politique de l'Algérie", a affirmé M. Delouvrier, qui a ajouté : " Le général de Gaulle l'a dit : " Le sort de l'Algérie se réglera en Algérie." N'est-ce pas faire une insulte au grand Français qu'est le général de Gaulle que de parler, à son sujet, d'équivoque ?"
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Après deux importantes séances de travail, l'une réunissant les autorités civiles autour de M. Delouvrier, l'autre les autorités militaires autour du général Challe, le Délégué général et le Commandant supérieur ont visité le port d'Oran, le Centre d'apprentissage, les verreries de la Sénia.
Le lendemain matin, M. Delouvrier. et le général Challe étaient à Tlemcen d'où, après avoir constaté une amélioration de la situation, ils repartaient quelques heures plus tard pour Constantine.
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A Constantine, M. Delouvrier a abordé les problèmes économiques: " 1959, dit-il, devra être consacré à l'élaboration pratique du plan." Très applaudi par les notables de la région, le Délégué général a ajouté: " La politique de l'Algérie se fait à Paris. Permettez-moi de vous demander, au nom du général Challe et en mon propre nom, de nous laisser travailler au développement de cette terre où nous voudrions voir tout le monde heureux définitivement. "
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A Bougie, avant de regagner Alger, M. Delouvrier a tiré les premières conclusions - réconfortantes, dit-il de son voyage : " Un énorme travail reste à accomplir, mais nous avons pleine confiance. Nous avons constaté, le général Challe et moi-même, que les autorités civiles et militaires travaillent en étroite collaboration." Tiré de la revue "Algéria", avril 1959
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