On n'est pas couché

Ce samedi 26 janvier 2013 l'émission " On n'est pas couché " de Laurent Ruquier accueillait Michèle Tabarot Députée des Alpes-Maritimes depuis 2002 et secrétaire générale de l'UMP.
Nous pouvions penser que le but de sa venue était de débattre de ses idées et connaître les orientations de sa formation politique.

Et là, surprise ; bombardement en règle. Première question du chroniqueur Aymeric Caron :
" Êtes-vous d'accord avec les méthodes de l'OAS ? "
Il s'ensuit un bref rappel de Laurent Ruquier précisant que le père de Michèle Tabarot était un membre actif de l'OAS. Ceci permettra à Michèle Tabarot de préciser sa biographie en indiquant notamment sa naissance à Alicante du fait de l'exil de ses parents en Espagne après l'indépendance de l'Algérie, jusqu'à l'amnistie de 1968.
En essayant d'expliquer son histoire, la Députée fut interrompue à plusieurs reprises par le chroniqueur agacé qui demandait une réponse à sa question, par oui ou par non.
Il aurait donc fallut que Michèle Tabarot renie son père en condamnant ses activités au sein d'une organisation " terroriste qui fit des milliers de victimes " par un NON net et sans bavure pour pouvoir être respectable aux yeux des participants à l'hallali mémorielle.

On pouvait s'attendre de la part d'Aymeric Caron, grand reporter qui à couvert plusieurs conflits, plus de mesure, car il doit savoir qu'un engagement personnel pour une cause n'est jamais simple et fait appel à des motifs divers, " pas tous de bas étage ".

Puis vint le tour de Michel Onfray de prendre à partie Michelle Tabarot. Avec le ton doctrinal du monsieur je sais tout commun à tous nos universitaires, le philosophe que le monde entier nous envie (après BHL), lui dénie le droit d'aimer Camus et sa capacité à comprendre la profondeur de son œuvre, en étant en même temps favorable à la colonisation (ce que madame Tabarot n'a pas affirmé).
Dans la pensée de cet " anarchiste libertaire " comme il aime à se définir, il serait donc inadmissible d'apprécier les vers d'Aragon en étant de droite ou d'avoir dans sa discothèque des disques de Jean Ferrat en étant un fervent catholique réactionnaire.

Le sectarisme n'est pas forcément là où on l'attend et la vérification que libertaire est parfois contradictoire avec liberté se vérifie d'une manière évidente. Je pensais ce monsieur plus subtil. Ce spécialiste en psychologie déçoit par son manque d'ouverture et d'analyse. Cet expert en philosophie a une étrange vision du dialogue, de l'échange et de la transmission des idées. Camus ne serait donc que la propriété exclusive de ceux qui " savent " le lire en rentrant dans le moule voulu par monsieur Onfray.
On côtoie ici le totalitarisme intellectuel et la distribution gratuite mais imposée du " prêt à penser " pour les non éduqués de base que nous sommes.
S'ensuit une tirade enflammée de l'érudit qui condamne les actions violentes des membres de l'OAS pour rester sur leur terre et qui auraient du accepter un règlement pacifique !!

Que monsieur Onfray nous indique le mode d'emploi !
Lorsqu'une minorité subit pendant 78 mois les méfaits d'actions meurtrières et se trouve réduite au silence et écartée des négociations qui vont décider de son avenir, quels sont les moyens qu'elle aurait dû utiliser pour se faire entendre ?
Et en quoi les options choisies étaient en contradiction avec les incitations à la rébellion pour le maintien de l'Algérie française, exhortées par le Premier Ministre avant qu'il ne soit nommé aux affaires ?
N'est ce pas ceux dont il partage le point de vue qui ont affirmé que " le terrorisme est l'arme des faibles " (dixit Jacques Verges le 11 octobre 2009 - Nice matin) lorsqu'ils absolvent la terreur du FLN ?
Et quelle est donc la définition du pacifisme lorsque ceux qui s'en réclamaient portaient les valises du FLN en convoyant combattants, armes et argent qui ont servi à l'élimination de soldats et civils français ?

Ces deux hautes pointures du monde audio visuel, auraient-ils demandé, à Yamina Benguigui, ministre déléguée en charge des Français de l'étranger et de la Francophonie, dont le père fut l'un des responsables clandestins du Mouvement National Algérien, si elle approuvait les méthodes du MNA dans sa lutte contre le FLN ?

Dans un moment d'audace inconsciente, auraient-ils interrogé Fadela Amara, secrétaire d'État chargée de la politique de la ville dans le Gouvernement Fillon II, dont les parents étaient sympathisants FLN, si elle justifiait les actions terroristes du FLN qui a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes ?

Auraient-ils sondé un fils ou fille de Barbouzes sur ce qu'il pensait des polices parallèles ?

Auraient-ils requis du descendant d'un courageux résistant tondeur de femme à la libération, qu'il s'exonère de la conduite de son grand-père ?

Auraient-ils questionné la progéniture de maoïstes ou de staliniens, ou même d'anciens adeptes de ces doctrines et ils sont légion dans l'univers politique, intellectuel et audio visuel, sur les crimes du communisme et les millions de victimes qu'il a occasionné ?

Le deux poids deux mesures qui nous est habituel, est ici évident.
Cinquante ans après, dans le confort d'un studio de télévision, grassement payé par les contributions de ceux qui ne savent pas, ceux qui savent, à coups de slogans simplistes et d'affirmations péremptoires, montrent la voie qu'il fallait suivre hier et la pensée qu'il faut adopter aujourd'hui. Mais pour obtenir un minimum d'objectivité, c'est sur :

" On n'est pas couché ! "

nota : dans le même esprit, le 22 septembre 2005, Mlle Patricia Vigne, conseillère technique au cabinet du ministre délégué aux anciens combattants, Hamlaoui Mekachera fut congédiée.
Son crime : être la petite fille de l'ancien Préfet Maurice Papon. Le gouvernement d'alors n'avait pas précisé le nombre de générations qui seraient concernées par cette " indignité nationale ".
La " peine d'infamie " fut pourtant abrogée Le 21 janvier 1790, par l'Assemblée Constituante

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Mis en ligne le 27 janvier 2013

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