Le règlement de l'Assemblée nationale, impose que ce soit le doyen d'âge qui ouvre la première séance, de la nouvelle mandature.
À 79 ans, Le député du Rassemblement national José Gonzalez, natif d'Oran, élu dans la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône a donc prononcé le discours d'ouverture devant la nouvelle législature, mardi 28 juin.
Nous pouvons dire qu'il ne disposait pas d'un préjugé favorable. Il avait, pour une partie de l'hémicycle, le visage de la bête immonde puisqu'il représentait l'hydre hideuse et malfaisante. Le serpent que l'on doit écarter en détruisant ses 89 têtes qui émergent du marais fétide d'où elles tentent de s'extirper.
Si son discours émouvant fut applaudi par une partie de l'assemblée nationale, une autre catégorie de députés scandalisés, eut du mal à trouver les qualificatifs inédits pour salir sans vergogne un homme et son passé.
Les députés de la NUPES, grands démocrates et humanistes, dont la hauteur de vue n'a échappé à personne, ont multiplié les outrances verbales pour matraquer le paria désigné.
Voici donc quelques saillies qui reflètent le sectarisme et dont la plupart sont bien connues et sans originalité, ressemblent fort aux réactions du chien de Pavlov quand celui-ci tapait sur la gamelle.

Quelques exemples affligeants :
- Sandra Regol députée EELV de la 1ère circonscription du Bas-Rhin: " Je suis abasourdie. Quelle déchéance ". (@sandraregol)
- Marie Pochon députée de la Drôme: " " Ouverture de la XVIe législature et applaudissements nourris pour le discours du doyen de l'Assemblée (RN) en forme d'ode à l'Algérie Française. Angoisse. " pic.twitter.com/4kJIyQUo2v (@MariePochon)
- Benjamin LUCAS : " J'ai mal à la République. " (@Benjam1Lucas) #DirectANpic.twitter.com/pNleWFwUDJ
- Thomas Portes, député insoumis : " Horreur et dégoût… Première rentrée parlementaire et on est vite dans l'ambiance. Le doyen de l'assemblée nationale du RN entame un discours d'accueil plein de nostalgie de l'Algérie française. Il nous dit avoir laissé là-bas un bout de France. J'ai déjà la nausée. " (@Portes_Thomas) pic.twitter.com/ftXVdKAeI4
- Mélanie Vogel, sénatrice écologiste des Français de l'étranger : " Ça fait quoi de faire sauter les digues avec l'extrême-droite? Ça fait qu'on applaudit un député RN qui fait un discours nostalgique sur l'Algérie française ". (@Melanie_Vogel_)
- Julien Bayou, député écologiste s'est dit " heurté ", même si le doyen a été " prudent et a évoqué son cas personnel ". " C'est vraiment problématique. Nous, on n'a pas applaudi ".
- Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste : " C'était assez gênant… c'est curieux que quelqu'un soit venu plaider sa nostalgie pour l'Algérie française et qu'il y a une partie qui l'a applaudi ".
- Mathilde Panot, députée LFI de la 10ème circonscription du Val-de-Marne : " Le député FN José Gonzalez, a tenu des propos infamants, injurieux et révisionnistes sur l'Algérie française. Des propos honteux qui n'ont aucunement leur place dans une enceinte parlementaire et qui doivent collectivement nous inquiéter. " #DirectAN @LCP pic.twitter.com/Gc5EB62YQ0
- Sabrina Sabaihi, députée EELV des Hauts-de- Seine " Après une telle banalisation où ira t-on ? Le doyen de séance RN, nostalgique des assassins de l'OAS, évoque sans honte et larmoyant le souvenir de l'Algérie Française sous les applaudissements. Une insulte à notre histoire et à nos parents. Jour de HONTE. " pic.twitter.com/4C5tCahFjP
- Sandrine Rousseau députée EELV : " C'est inadmissible dans cet hémicycle là. (...) Je trouve que cette nostalgie de la colonisation à l'intérieur de notre hémicycle dit à quel point la dédiabolisation est tombée. Il a suffit d'un discours pour que ça tombe "… " José Gonzalez a parlé de la guerre d'Algérie avec nostalgie. Ce discours n'avait pas lieu d'être dans l'hémicycle ", dénonce la députée Nupes au micro de LCP. " Nous saluons les résistants et les indépendantistes algériens qui ont fait en sorte que la colonisation s'arrête".

Mais qu'avait donc dit Monsieur le Député Gonzalez ? Voici son discours intégral.

" Monsieur le Ministre, mes chers collègues.

C'est avec émotion et solennité que je m'exprime aujourd'hui, puisque j'ai le vénérable privilège de la doyenneté de notre Assemblé Nationale. Sans attendre, je souhaite avant tout adresser à chacune et chacun d'entre vous, élus de métropole, d'outre mer et représentants des français du monde, mes plus sincères félicitations pour votre élection ou réélection. (applaudissements)
J'ai en ces moments, une pensée toute particulière pour ceux qui m'ont précédé dans cet inestimable honneur, d'ouvrir la première séance d'une mandature, notamment pour le vénérable parlementaire que fut Edouard Frédéric Dupont et pour ce grand français que fut Marcel Dassault. Qu'il me soit permis de saluer son arrière petit fils, notre collègue Victor Habert-Dassault réélu au siège du regretté Olivier Dassault. Cette émotion nous sommes nombreux à la ressentir au sein de cet hémicycle, en ce lieu où nous accompagnent de leur écrasante présence, toutes les glorieuses figures de l'histoire de France qui nous ont précédé sous ce dôme de lumière. Ce lieu qui résonne de tous les grands débats qui ont marqué notre vie démocratique.
Un lieu d'histoire mais je sais aussi, peut être pour les millions de français qui attendent de nous, un lieu d'espoir. En ce lieu sacré de la représentation du peuple français, de l'expression de la volonté nationale, vous voir réunis cote à cote, par ordre alphabétique, au delà de toutes nos divergences, est un symbole d'unité française.
Ce symbole d'unité touche l'enfant d'une France d'ailleurs, que je suis, arraché à sa terre natale et drossé sur les côtes provençales par les vents de l'histoire en 1962. J'ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d'amis. Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie… (Interruption du député)
Excusez-moi, je pense à mes amis que j'ai laissés là-bas... (applaudissements)
Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie par le sentiment d'abandon et les périodes de déchirement."
Comme nous tous, je n'en doute pas, je sais combien cette unité française est nécessaire. Notamment dans les temps complexes que nous traversons. J'émets le souhait, mes chers collègues, qu'elle éclaire le débat et inspire nos décisions. Sur décision du peuple, une assemblée profondément renouvelée s'installe. Chacun ne pourra que se féliciter que la sagesse du corps électoral ait pu venir compenser la brutalité d'un mode de scrutin qui a parfois donné le sentiment amer à certains français de ne pas être représentés. Les courants, mêmes minoritaires, sont toujours utiles à la richesse d'un débat démocratique ou à l'émergence de nouvelles thématiques dans le débat public. Mais nous ne devons pas oublier qu'en choisissant l'abstention, nombre de nos compatriotes nous appellent certainement encore, à une réflexion sur la représentativité politique et la démocratie sociale. La configuration politique de cette assemblée nous fait vivre une situation presque inédite dans l'histoire de la cinquième république avec une représentation nationale qui est appelée à prendre une place plus centrale. Sans méconnaître l'expression de nos convictions de propres ; sans méconnaître les passions légitimes qui affectent chacun d'entre nous : c'est ici un lieu où doit s'exprimer le débat et sans omettre le sens du combat que nous ont confié nos électeurs, il nous appartiendra de trouver les moyens d'œuvrer collectivement pour le bien du pays et dans l'intérêt des français et notamment les plus modestes et les plus vulnérables d'entre eux.
Permettez moi, au seuil de cette mandature, d'émettre le vœu que cette situation politique particulière, permette de faire progresser l'écoute, le respect et le dialogue, plutôt que l'invective, la confrontation stérile ou les anathèmes ; qu'elle contribue à réconcilier les français avec la politique et avec les politiques ; qu'elle permette à chacun de redécouvrir à cette occasion, l'utilité du débat et de la décision politique, pour l'amélioration de la vie quotidienne de tous. Je nous souhaite d'être les négociateurs audacieux et fructueux pour chacun d'entre nous.
Le meilleur dans l'accomplissement de votre exaltante mission et, pour notre patrie, des vœux de grande et belle réussite.
Vive la République, vive la France. Je vous remercie. " (Applaudissements)

De ce discours hautement républicain ne furent gardées que les 4 phrases pendant lesquelles, l'orateur, avec une grande émotion, a exprimé son origine et les troubles ressentis après son départ forcé.

Mais c'est dans les couloirs de l'Assemblé nationale que nous avons pu vérifier, s'il en était encore besoin, l'idéologie d'une grande partie de nos journalistes.
Interrogé par les " justiciers résistants " détenteurs d'une carte de presse, le député dût répondre aux questions considérées comme essentielles dans l'esprit de ses examinateurs, à savoir les crimes de l'armée française et de l'OAS

Ils auraient pu lui demander si ses amis perdus avaient disparu ou avaient été tués ; si son installation fut aisée dans la métropole ou des détails sur sa détresse psychologique de l'époque.
Non ! Il fallait qu'il prenne partie et désavoue publiquement les seuls responsables de " crimes " qui lui étaient imposés, de les discréditer et de les condamner sans réserve.

A madame Sandrine Rousseau ils auraient pu demander à la suite de sa déclaration :
" Nous saluons les résistants et les indépendantistes algériens qui ont fait en sorte que la colonisation s'arrête ", si elle était solidaire des méthodes du FLN et en accord avec des poseurs de bombes.
Et à madame Sabrina Sabaihi qui y voit un " nostalgique des assassins de l'OAS " (ce que le député, n'a jamais évoqué), on aurait pu demander ce que ses parents venaient faire dans cette histoire et si les assassins sont à trier en fonction de ses affinités et de son histoire personnelle.

"Glorification de la colonisation ; Angoisse, révisionniste de l'Algérie française ; Propos infamants, injurieux. Déchéance, dégoût, nausée, mal à la République…"
Il manque les autres adjectifs et locutions habituellement remâchés :
"Peste brune, fétide, heures sombres de notre histoire et surtout nauséabond."
Tellement olfactivement écœurant, qu'il est interdit de serrer la main de ceux qui ne partagent pas vos idées, de peur d'être contaminés par la lèpre infâme véhiculée par ces sous hommes qui ne devraient pas exister.
Le sectarisme n'est pas là où l'on s'attend le trouver. Dénier à un homme le droit de parler de ses origines, devrait alors être la règle pour tous, ce qui n'est pas le cas puisque les identités diverses sont à brandir comme un étendard pour cette gauche inculte qui a perdu depuis longtemps sa boussole et a renié les " valeurs " dont elle nous rebat sans cesse les oreilles.

Le journal Libération titre s'inquiète :
" Quels députés, hors RN, ont applaudi le discours du doyen José Gonzalez évoquant l'Algérie française ? "
Comme s'il fallait distinguer dans un troupeau, les brebis galeuses et les brebis égarées. Et il démontre après en avoir interrogés quelques uns, que ceux-ci ne l'ont fait que par étourderie ou par respect des institutions, qui veut que l'on applaudi toujours le doyen de l'assemblée nationale.
OUF de soulagement, la république est sauvée.
https://www.liberation.fr/checknews/quels-deputes-hors-rn-ont-applaudi-le-discours-du-doyen-jose-gonzalez-evoquant-lalgerie-francaise-20220701_V3U2LTMJ3VECTB42ZKCKB3TRZA/

Et dans une de ses indignations simplificatrices dont il a le secret :
" Premier jour à l'Assemblée: élu du RN, le doyen des députés fait déjà l'apologie de l'Algérie française ".
https://www.liberation.fr/politique/elections/premier-jour-a-lassemblee-elu-du-rn-le-doyen-des-deputes-fait-deja-lapologie-de-lalgerie-francaise-20220628_FFO5QC5X5BG5XMPHCHX5BAI2MI/

A coups de citations tronquées et de propos fantasmés, certains médias disqualifient impunément tout ce qui ne correspond pas à leur idéologie, oubliant le principe que, si les commentaires sont libres, les faits eux sont sacrés. Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais

Qu'ils se taisent donc ces maudits Pieds Noirs ! Que la honte soit sur eux ! Que cette engeance soit réduite au silence ! Que leurs souvenirs soient effacés à jamais
et qu'ils meurent tous… enfin !

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Mis en ligne le 09 juillet 2022

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