Sur les site d'information : HuffingtonPost.fr dans un " post non vérifié par la rédaction ", voici ce que publie une certaine " Sœur Emilie ". Cette dame, demoiselle, ou membre défroquée d'une congrégation religieuse aux talons hauts (voir son avatar), fustige l'ignorance crasse du commun des mortels face à une guerre d'Algérie qu'elle a " vécu sans ces différentes phases " (On se demande dans quel camp ?). Elle accumule les contre vérités et rabâche, sans même s'apercevoir de ses sottises, des arguments faussés soit par une idéologie, soit par son inculture vertigineuse d'un sujet qu'elle se faisait fort, étant " au parfum ", d'expliquer aux profanes.

Ca partait mal !

La photo ci-dessous qu'elle a choisi pour illustrer son propos est légendée :
" Echantillon sur l'un des nombreux massacres de l'OAS 1961/1962 ".

Problème ! Ces corps allongés ne sont pas des victimes de l'OAS, mais des civils assassinés par l'armée française le 26 mars 1962.
Quand on parle d'histoire, il est malvenu de raconter des histoires et lorsque l'on veut parler de " déviation de la trajectoire " et de " falsification des faits ", il est pour le moins inconvenant de fournir des documents qui n'ont pas de rapport avec la réalité des faits.
Les autres " bévues " de notre enseignante seront signalées au fil de son texte et nous ne commenterons pas son amalgame avec les conflits du moyen orient et sa conclusion pour le moins hors sujet.
Le HuffingtonPost serait bien inspiré d'embaucher un modérateur compétent pour sa messagerie, ce qui lui permettrait d'éviter, en corrigeant ce genre d'article, de tomber dans un ridicule du plus mauvais effet pour un organe qui se dit d'information.

de : Soeur_Emilie
à : @bayard (entre autres)

Les méfaits de la France coloniale. Les Algériens et les PN = des victimes

La réponse de certains internautes ne peut me laisser sans réagir concernant la guerre d'Algérie que j'ai vécue dans ses différentes phases.
L'ignorance de certains évènements fait que chacun écrit, dit, narre selon son élan ce qui, immanquablement induira en erreur ceux qui ne sont pas au parfum de la chose.
Ce serait alors une déviation de la trajectoire, une falsification des faits, donc, un outrage au million et demi de victimes pour la partie Algérienne uniquement (recensement décembre 1962).

Le chiffre du million et demi de victimes, est le chiffre de la propagande du FLN. Des historiens se sont penchés sur la question : Guy Pervillé s'est appuyé sur des données démographiques - notamment les recensements de 1954 et 1966 - pour conclure à une fourchette de 300 000 à 400 000 victimes. Xavier Yacono, dans un article paru en 1983, estime les pertes algériennes à 250 000 morts environ. L'historien Charles-Robert Ageron, qui ne peut être accusé d'être un béni oui oui du " lobby " colonialiste, donne une estimation inférieure à 250 000.
On peut même souligner qu'au moins 10 % furent victimes de leurs coreligionnaires. Le nombre, même dans sa fourchette la plus basse, est suffisamment atroce ; Ce n'est pas la peine d'en rajouter.

Ceci étant dit, concernant les harkis massacrés (tout crime est abject), il faut savoir le pourquoi de la haine. Ces derniers ont été beaucoup plus cruels vis à vis de leurs concitoyens que les militaires en service. Avec excès de zèle et pour plaire aux gradés, ils arrivaient sans scrupule à labourer le corps de tout supplicié, parfois même l'arrachant des mains des tortionnaires dûment mandatés, pour exécuter la sale besogne.

Voici ici une justification voilée de l'assassinat de harkis. De 60 000, à 150 000 morts ! Ici encore l'estimation la plus basse devrait suffire à un minimum de compassion et non à une légitimation des bourreaux par une culpabilisation des victimes.

J'ai toujours cette image de laquelle je ne peux me défaire de ce prisonnier (du nom de Benganif, toujours vivant) qui a eu la poitrine brûlée au chalumeau dans l'espoir de le voir dénoncer ses amis. Quant aux autres modes opératoires, le mieux est de se référer aux écrits à défauts de ne pouvoir interroger les morts.


Oui ! Il faut interroger les vivants et regarder les photos des corps profanés par la barbarie. Oui ! Ces images sont indélébiles. Il faut avoir le courage de les regarder, d'où qu'elles viennent et quelques soient l'origine des suppliciés. Benganif est " toujours vivant ". Les suppliciés du camp adverse ne sont plus là pour témoigner.

Par ailleurs, au jour d'aujourd'hui, les méfaits de la guerre et l'implantation de nos forces sur un territoire qui n'est pas le nôtre, font que des victimes aux frontières sur les lignes Maurice et Challes sont journellement signalées par la presse locale. Les bombes enfouies par notre armée dans ces frontières continuent, à ce jour, à faire des victimes parmi les bergers.

Il doit s'agir de la " ligne Morice " renforcée par le général Challe en 1959, qui permettait une étanchéité de frontière avec la Tunisie refuge des combattants de l'ALN. Cette dernière posait aussi des mines artisanales un peu partout, qui doivent aussi causer encore des victimes.
Pendant 8 années, des bombes et des grenades ont semé l'effroi et ont éclaboussé les rues du sang de victimes innocentes.

Quant aux essais nucléaires dans le Sahara Algérien, allez visiter les lieux et vous découvrirez avec stupeur, toute la ferraille irradiée, enfouie sous le sable et les populations vous expliqueront qu'ils ont été utilisées tels de cobayes pour permettre de mesurer l'ampleur de l'impact. Le cancer et la césité y sont les plus répandus suite aux explosions nucléaires que la France refuse d'indemniser. Lors du dernier forum tenu à Alger, les victimes évaluent le nombre d'interventions chirurgicales qu'ils ont subies, par dizaines.

En vertu du triste marchandage d'Evian, les essais nucléaires se son déroulés jusqu'en 1966, avec l'assentiment du nouveau pouvoir algérien. A qui la faute ?

Quant aux Français d'Algérie, appelés communément les Pieds-Noirs, il faut savoir que ces derniers vivaient en parfaite harmonie avec les Algériens. L'OAS est la seule responsable de leur exode, de leur déracinement. L'objectif de ces extrêmistes qui ont mis toute l'Algérie à feu et à sang, après avoir échoué de faire plier l'Algérien pour le mettre sous leurs ordres, a fait croire aux naïfs PN que le FLN leur disait " la valise ou le cercueil " ce qui sera formellement démenti par les hauts gradés des guerilléros de l'époque.

" la valise ou le cercueil " n'est pas une invention des " ultras ", mais se trouve déjà dans des tracts du PPA diffusés dans des boîtes aux lettres à Constantine au printemps 1946 (Guy Pervillé) ; Les " guérilléros " inscrivaient ce slogan sur les murs, bien avant la naissance de l'OAS.
Près de 5000 civils français d'Algérie ont connu le cercueil avant de préparer leur valise en vitesse. C'est vrai les Pieds-Noirs étaient naïfs mais faut quand même pas pousser !!

C'est une marée humaine qui a envahi les ports Algériens en 1962. Les mains dans les poches, tout leurs biens seront abandonnés au profit des 9 millions de victimes c'est à dire les populations Algériennes.

Pourtant, il était dit et écrit dans les accords d'Evian signés en 1962 entre les deux protagonistes de la guerre, que les PN sont libres de rester ou de partir. Le gouvernement provisoire (GPRA) s'est officiellement engagé à leur assurer la protection.

Les accords d'Evian n'ont été respectés que par la France. Le GPRA ne représentait rien. Ni le FLN, ni la France n'ont reconnu officiellement le GPRA qui n'eut plus raison d'exister dès la proclamation de l'indépendance. trois mois après, il n'en restait plus rien. La " protection " du GPRA a donné lieu à 1700 disparus civils européens. Quant aux biens " abandonnés ", la plupart résultent de réquisitions et d'intimidations. Ils ont été déclarés " vacants " le 23 mars 1963 par décret, sans aucun respect pour la Déclaration des garanties des fameux accords. Voir aussi l'interview du Président Ben Bella dans le PARIS MATCH N.758 DU 19 OCTOBRE 1963. Ce coup-ci, pour la naïveté c'est pas nous !

A ce jour, (1962/2010) nombreux sont les PN qui digèrent mal leur déracinement et surtout la froideur avec laquelle ils ont été reçus en métropole. Rebâtir sa vie à partir du néant n'est pas une mince affaire.
Je ne pourrai conclure sans signaler que les PN, malgré tous les déboires, ont la nostalgie du passé bien que douloureux, admettent en fin de compte que ceux en qui ils avaient placé leur confiance (oas) sont à l'origine de leur malheur passé et présent.

Bien entendu la responsabilité du départ des Pieds-Noirs incombe à l'OAS. C'est une vielle antienne que l'on entonne lorsque l'on veut clore un sujet sans aller jusqu'au bout du raisonnement.
Un an d'actions OAS aurait donc cassé ces fameuses " déclarations d'intention " d'Evian et mis en péril une indépendance fraternelle à l'ombre des " guérilléros ". Huit ans d'attentats, d'égorgements, de massacres, d'enlèvements ne sont que broutilles. Il suffisait d'effacer le tableau en passant l'éponge.
Si l'OAS n'avait pas existé, ils l'auraient inventé pour disculper leurs favoris.
De grâce Sainte Emilie, ne vous proclamez pas porte parole de notre communauté. On ne vous a rien demandé.

Malgré ces faits, nombreux sont ceux qui parmi eux, ne pouvant se défaire du pays natal avec les senteurs et le soleil, tout près du musk ou les jasmins du pays natal qui les a vus naître, effectuent des PÈLERINAGES dans leurs quartiers d'enfance. C'est avec chaleur qu'ils sont reçus par les Algériens.
Des larmes irrésistibles, des cœurs battant à tout rompre, des youyous stridents de quoi vous donner la chair de poule, des tapes au dos et les embrassades quand les mots ont peine à être prononcés, sont en fait, les faits saillants des retrouvailles que je ne saurais dire et décrire.
Les larmes remplacent les paroles dans cette ambiance que le plus grand des écrivains ou poète ne saura relater. Le dictionnaire, lui même, avouera son incapacité de qualifier l'atmosphère...
J'ai peine à conclure, croyez moi, je milite pour l'amour entre les peuples. Les bourgeons de la fraternité apparaissent et garnissent le décors entre les PN et les Algériens. Le mot ami, entre eux, semble inexistant mais plutôt : " mon frère " qui, pour eux, a toute la signification.

Oui les retours au pays sont cordiaux et foisonnent de souvenirs communs. Les sentiments sont partagés des deux cotés. Les " bourgeons " ont été coupés. Ils auraient pu donner des fruits magnifiques. Pour les dirigeants algériens, nous étions indésirables même si P.Daum tente de persuader ses lecteurs du contraire.
Pour le peuple, pour les petits, les amitiés ont traversé les ravages de la guerre et les brumes du temps. Elles pourraient être c'est vrai, encore plus belles si des moralistes de bazard ne nous montraient pas une voie sans issus encombrée de mensonges.
Et si la voix qui les enivre, cette voix de stentor qu'il laissent échapper sans contrôle, de temps en temps se taisait pour laisser place à celle de leur conscience qui pourrait guider leurs réflexions.

Espérons qu'il en sera de même pour les bourgeons entre les Israeliens et les Palestiniens ...encore faudra-t-il que les occupants de la Palestine reconnaissent leur tort.
Et pourquoi pas ?
Allons nous vivre éternellement ?

Nota : le texte est intégralement reproduit sans corrections ni modifications.
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/03/13/1985901_les-mefaits-de-la-france-coloniale-les-harkis-les-algeriens-et-les-pn-des-victimes.html#reactions

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Mis en ligne le 07 juin 2013

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