Pieds-noirs. Peut-on aborder la question " Pieds-noirs " d'un point de vue occitan ? La réponse est oui. Les pieds-noirs s'installent de préférence en Occitanie méridionale, sur les bords de la Méditerranée au milieu matériel et humain le moins éloigné de celui de leur pays natal, et ils y jouent un rôle. Mais au fait, y a-t-il une " question pieds-noirs " ? Oui. Pour qui fréquente sans préjugé les conférences d'associations pieds-noirs s'impose l'évidence d'une souffrance énorme. Les aïeux des pieds-noirs étaient venus en Algérie de France, du Sud de l'Espagne, de Malte, d'Allemagne, d'Italie... poussés par le besoin ou par l'espoir de promotion sociale. Dans un pays fortement méditerranéen, avec un amalgame de modes de vie populaires de l'Europe du Sud et de l'Algérie elle-même, ils ont constitué une sorte de civilisation originale. Parler de " rapatriés " est une fumisterie. Ils ont été expatriés d'un pays qu'ils aimaient viscéralement. Sachant qu'ils allaient tout perdre, acculés, beaucoup s'étaient évidemment ralliés aux illusions extrémistes et ils ont été plutôt mal accueillis par des Français devenus favorables à la décolonisation (quand ne s'y ajoutait pas misérablement la défense d'intérêts corporatistes). On les accuse implicitement de la colonisation. Incroyable escroquerie intellectuelle ! Qui a décidé la conquête ? Qui avait les moyens, législatifs, administratifs, policiers et militaires, d'instaurer et de maintenir le système colonialiste ? Bien évidemment les gouvernants de la France, surtout ceux de la 3ème République, Jules Ferry " le Tonkinois " et compagnie. Inégalité des droits et restriction de liberté des " indigènes " ont été une trahison des principes fondamentaux de la république et des Droits de l'Homme par les gouvernants de la 3ème République (comme en France dans le domaine linguistique et culturel, par exemple). Un tel système était condamné à terme. Les pieds-noirs en sont donc les victimes, même s'ils en ont bénéficié par la volonté des gouvernants (mais leur niveau de vie moyen était de 20 % inférieur à celui de la métropole). Que les principales victimes en aient toujours été les " indigènes ", en dépit de quelques bénéfices, n'y change rien. Accuser les pieds-noirs de la colonisation, c'est faire payer le lampiste. C'est aussi les pousser à en défendre la mémoire et à se rapprocher des mouvements nationalistes (belle intelligence politique !). Le culte mythologique de la 3ème République ne tient plus, et il est dangereux. S.G Transmis par J.L Granier http://www.lindependant.fr/2012/02/19/caireforc-occitan,118149.php

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Mis en ligne le 20 février 2012