Une première OAS fut créée à Madrid, en février 1961, par Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, qui ont participé activement aux journées des barricades le 24 janvier 1960 à Alger, en présence du Général Salan.
Hostiles à la nouvelle politique du général De Gaulle, ils prônent l'union de tous les " patriotes " français d'Algérie pour contester les prochaines négociations bilatérales entre le gouvernement français et le FLN.
Cette opposition n'aura d'autre moyen que le combat puisque le pouvoir ne jugea pas utile de les convier aux futurs entretiens.
Les premières inscriptions murales sur les murs d'Alger apparaissent le 27 février 1961. Le premier tract est distribué le 1er mars 1961 :

" L'UNION SACRÉE EST FAITE, LE FRONT DE LA RÉSISTANCE EST UNI.
Français de toutes origines.
La dernière heure de la France en Algérie est la dernière heure de la France dans le monde, la dernière heure de la France dans l'occident.
Aujourd'hui tout est prêt d'être perdu ou sauvé. Tout dépend de nos volontés. Tout dépend de l'Armée Nationale.
Nous savons que l'ultime combat approche. Nous savons que ce combat pour être victorieux, exige l'unité la plus totale, la discipline la plus absolue.
Aussi tous les Mouvements Nationaux clandestins et leur organisation de résistance ont décidé de joindre unanimement leurs forces et leurs efforts dans un seul mouvement de combat L'ORGANISATION ARMÉE SECRÈTE, O.A.S.
Algériens de toutes origines.
En luttant pour l'Algérie Française, vous luttez pour votre vie et votre honneur, pour l'avenir de vos enfants, vous participerez ainsi au grand mouvement de rénovation nationale.
Dans cette lutte, vous suivrez désormais et exclusivement les mots d'ordre de l'O.A.S.
Soyez certains que nous nous dresserons tous ensemble les armes à la main, contre l'abandon de l'Algérie, et que la victoire est assurée si nous savons la mériter.
Dans le calme et la confiance.
Tous debout, tous prêts, tous unis.
VIVE LA FRANCE
L'ORGANISATION ARMÉE SECRÈTE "

L'échec de la révolte des généraux d'avril 1961, en sera le détonateur. Il décidera de nombreux officiers exaspérés par la nouvelle inflexion politique de De Gaulle, à entrer en dissidence.
Certains se constituerons prisonniers (les généraux, Challe, Zeller, Bigot, Nicot, Petit, le commandant Hélie de Noix de Saint Marc…) d'autres, la rage au cœur, entreront dans la clandestinité (les généraux Jouhaud, Salan et Gardy, les colonels Lacheroy Argoud, Broizat, Gardes, Godard, le capitaine Sergent, les lieutenants Godot et Degueldre…).
Ces généraux républicains à la carrière bien remplie au service de la France, responsables par les ordres qu'ils ont donnés, de la mort de soldats français ; ces officiers et sous officiers, qui ont vu tant de leurs camarades tomber au combat, déjà meurtris par le dénouement indochinois, réalisent s'être battus pour rien depuis six années.
Le sacrifice inutile de ces hommes corvéables à merci, à qui on avait demandé aussi bien le maintien de l'ordre urbain que les opérations de guerre dans le djebel ; l'obligation qui leur est faite de renier leurs engagements et d'abandonner leur honneur et les populations qu'elles avaient en charge sur l'autel de la raison d'état, leur seront insupportables.

Ils seront rejoints par des civils que l'on nommera " activistes " ou " ultras ".

Début de mai 1961, un Comité supérieur de l'O.A.S est instauré. Il a à sa tête le général Salan et son second le général Jouhaud.

L'OAS sera organisée en trois branches :

l'O.M (organisation des masses), l'A.P.P (action psychologique et propagande), et l'O.R.O (organisation renseignements-opérations), disposant de commandos armés. Elle a pour but de fédérer les différentes branches d'Algérie, de métropole et de l'étranger.
L'unification sera compliquée voire impossible à réaliser du fait du fait des difficultés liées à la clandestinité, de l'étendue du territoire et des rivalités propres à toutes organisations clandestines. L'OAS de l'Oranie et celle du Constantinois garderont une grande autonomie.

En métropole aussi, le revirement du chef de l'état, entrainera des mouvements protestataires de la part d'anciens gaullistes de la première heure et d'anciens résistants (Soustelle, Bidault), d'intellectuels renommés, comme d'une partie de la droite. Elle aura une motivation différente et plus politique. Une division de la société française qui frôlera la guerre civile.
C'est en France que naitront les projets d'attentats contre le chef de l'état.

Réunis sous la dénomination de " OAS Métro " le 03 juin 1961, ces diverses composantes appuyés par des soldats révoltés tentera de déstabiliser le pouvoir pour infléchir la nouvelle politique et essaiera de sensibiliser l'opinion métropolitaine.

L'attentat manqué du domicile d'André Malraux du 7 février 1962 qui touchera la malheureuse petite Delphine Renard, transformera les opinions réservées d'une partie de la population qui avait hâte que la guerre se termine, en une virulente hostilité.

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Mis en ligne le 18 mars 2015

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