Des progrès sanitaires importants

Si le Corps de santé des colonies et pays de protectorat n'est créé que le 7 janvier 1890, l'armée et la marine entreprennent dès 1830 de dispenser des soins aux populations indigènes d'Algérie.

La tache est immense. Les maladies à combattre sont d'autant plus nombreuses que les conditions, l'hygiène sont en général très mauvaises. Le typhus, la fièvre typhoïde., le cholera, la variole, la dysenterie, le paludisme, la syphilis, font des ravages.

Des 1834, le paludisme est en régression, grâce à la codification thérapeutique de la quinine initiée par Maillot.

La guérison des malades fait d'importants progrès dès la découverte de son agent pathogène, l'hématozoaire, par Alphonse Laveran, en 1881 à Constantine. Le même savant émet l'hypothèse de la propagation de la maladie par les moustiques et valide l'utilisation préventive de la quinine.

Les médecins et les infirmiers militaires vaccinent systématiquement contre la variole. Ils font aussi reculer la tuberculose. Ils arrivent en outre assez vite a juguler l'effroyable mortalité infantile.

Cependant, la dysenterie endémique des pays chauds reste très répandue, elle est la plus meurtrière en Algérie.
Son agent, l'amibe, ne sera identifié qu'en 1875, alors que la propagation de la maladie par les matières fécales est connue.

Les services sanitaires de l'armée entreprennent en même temps la lutte en ville contre les rats, les puces, les mouches, d°autres insectes et des parasites, vecteurs de nombreuses maladies, dont le trachome et la peste.
Mais près d'un million de malades du trachome sont encore soignés en 1960.

les infirmiers militaires éprouvent plus de difficultés dans le bled où le poids des traditions et des superstitions est plus élevé.
Les talib (devenus " toubibs " en français), ces guérisseurs indigènes qui remplissent les fonctions de médecin, barbier, chirurgien et arracheur de dents, voient d'un mauvais oeil l'arrivée de ces concurrents.

Le tissu hospitalier en Algérie s'étend de façon importante, dès l'arrivée des Français en Algérie.

Au début des années 1830 s'ouvre à Alger l'hôpital Mustapha, suivi en 1841 de celui de Constantine et de celui de Bône en 1850.
L'hôpital Maillot sera longtemps le plus important hôpital militaire après le Val de Grâce.

En 1847, un arrêté du ministre de la Guerre précise que :
Les indigènes seraient traités gratuitement par les officiers de santé militaires de l'hôpital, de l'ambulance du corps le plus voisin.

En 1845, l'Algérie compte 418 médecins, 38 hôpitaux. Un réseau de dispensaires et d'infirmeries indigènes les complètent.
Il ne faut pas oublier non plus l'action des religieuses, que les musulmans qualifient " d'anges descendus du ciel ".

Dés le début du XXe siècle, les cliniques privées se multiplient dans les grandes villes d'Algérie.
En 1953, ll y a dans le pays 115 hôpitaux polyvalents, 14 hôpitaux spécialisés et 9 privés, dont 5 spécialisés.
En 1942-19413, au contact des Américains, et avant les hôpitaux de la métropole, les hôpitaux algériens découvrent les bienfaits de la pénicilline, des techniques moderne d'anesthésie et de réanimation.

Guerre d'Algérie .1954 - 1962 Bernard Crochet et Gérard Piouffre.
ed. nov'edit Pages 301 à 303

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Mis en ligne le 12 mars 2021

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